C’est mon premier concert de Jean-Louis Murat. Mon grand dépucelage. J’avais découvert cet énergumène avec son album Dolorès et depuis c’est le grand amour jamais déçu en ce qui me concerne. Lui, je sais pas mais moi ça va.

Depuis je l’ai revu sur scène 3 fois. Dans des salles de plus en plus petites. Faut dire que Murat n’est pas un acharné de la promo et refuse de faire le singe savant sur des plateaux télés pour décérébrés mentaux. Il se présente comme un artisan de la chanson qui travaille à la main et pas comme un pied.

Depuis j’ai acheté et écouté moult fois tous ses albums avec toujours le même plaisir de retrouver cette voix envoutante chanter des textes travaillés, alambiqués parfois obscures mais sans cesse enchanteurs. Je découvre chaque fois un ou plusieurs mots nouveaux qui viennent enrichir mon vocabulaire et élargir ma culture personnelle.

Toutes ces raisons ont fait que je devais publier ce compte rendu d’un concert de Jean-Louis Murat qui ne date pas d’hier car ce fut un grand moment et une belle cuvée Muratienne.

Globrocker – 09/03/2021

JEAN-LOUIS MURAT – 17 mars 2002 – Transbordeur – Lyon

Putain Murat, tu fais chier ! C’était marqué 20h00 sur les billets et tu t’es pointé une heure plus tard ! Tu crois que j’ai que ça à foutre ?
Bon, ça valait le coup de poireauter car faut avouer que ta prestation, très nature, fut à la hauteur de ta réputation d’artiste hors-norme, de chieur professionnel, de saltimbanque de génie, de poète déjanté.

Deux heures de magie

Le dernier album magnifique Le Moujik et sa femme passé en revue par une formation de base : basse, batterie et Louis aux guitares et piano. Le tout agrémenté de quelques perles des anciens albums comme : Si je devais manquer de toi, Le Venin, le Mont Sans-Soucis…

Mais Murat ne se contente pas d’aligner ses chansons comme le dernier artiste français venu vendre sa soupe. Il joue avec des potes, donc pas besoin de répéter (ou alors, pas trop !) et quelques fois ça tourne un peu en eau de boudin. La mémoire joue des tours et quelques paroles s’envolent, les fins qui tournent en jams n’arrivent plus à s’arrêter, quelques défaillances techniques n’entament pas la bonne humeur de l’artiste (putain d’harmonica !) mais tout ça ne gêne pas le public qui se marre au milieu de moments de pure émotion beaucoup plus nombreux.

Et alors cette voix !

Voix de crooner rock qui vous stimule la moelle épinière, capable de descendre jusqu’à la rupture comme de monter pour mieux yoddler ses kootchie !, marque de fabrique de son dernier opus.
Facile. Murat chante facile !
Pas besoin de musiciens pour accompagner ses mélodies, pas besoin de mélodies pour faire chanter ses mots, il lui suffirait de réciter ses vers si tordus, de dire ses mots d’amour et le tour serait quand même joué.

Donc, tout était bien, même son petit quart d’heure VRP pendant lequel il argumenta de quelques extraits a capella de chansons débiles mais marrantes pour son groupe dont personne ne veut : Les Rancheros.
Les Rancheros c’est des potes qui se sont imposé quelques règles simples pour écrire des chansons : 5 minutes pour les paroles, 5 autres, pour la musique et 5, pour l’enregistrer. Le fun au détriment du résultat. Mais j’ai acheté, écouté et faut avoué que le tout a duré plus de 5 minutes !

Au fait Murat, le pantalon à carreaux beiges et le débardeur de marin rayé bleu marine et blanc c’est pas du meilleur goût ! Et tu reviens à Lyon quand tu veux !

Surprise à la sortie du concert grâce à l’excellente initiative de la radio lyonnaise Lyon 1ère qui vous averti grâce à des tracts posés sur les voitures que le soirée continue avec l’artiste que vous venez de voir. Il suffit de vous brancher sur 90,2 et de rester dans l’ambiance avec interview, et celle de Murat fut croquignolesque, et chansons du roi de la soirée. J’ai trouvé l’idée excellente et quelle surprise de constater que certains médias arrivent à avoir encore de bonnes idées.