Blackstar, David Bowie 1947-2016, black day !

Un 26. Janvier. L’autre homme, l’annonceur est mort également. Toujours Janvier. 2024
Je me sens un peu seul et triste.

Samedi 9/1/2016 – 11h – Black Day – 2
Le facteur arrête sa camionnette jaune devant mon portail. Il cale misérablement. Est-ce un signe ?
Il me donne mon colis en main propre.
Un beau faire-part en vinyle transparent.
Car ce putain d’album Blackstar n’est rien d’autre qu’un faire part.
Et je n’en sais encore rien. Je n’ai qu’une envie, le faire tourner at the maximum volume sur ma platine.

Lundi 11/1/2016 – 8 h – Black Day
Le téléphone sonne
Je décroche : Bonjour père, tu vas bien ?
Père : Moi oui, c’est à toi qu’il faut demander ça. Tu n’es pas trop triste ?
Moi : Triste ? Pourquoi ?
Père : T’écoutes pas les infos ?
Moi : Non (je fais sobre, je lui épargne ma diatribe sur ces abrutis de médias)? Ça aurait pu être Cloclo mais ce matin là, on écoutait Annie Cordy avec les enfants. On chantait Chokakao. Chooooooo kakao ! Et puis la Bêbête !
Père : Ah merde ! Tu sais pas que David Bowie est mort ?
Moi : Froaaaaaa, chocol-aaaaaaaaaaaaaaaaaargh !

Un des deux hommes les plus importants de ma vie m’annonce que l’autre est mort !

Bowie

“He always did what he wanted to do,” Visconti wrote. “And he wanted to do it his way and he wanted to do it the best way. His death was not different from his life — a work of Art. He made Blackstar for us, his parting gift.”

Tony Visconti – Rolling Stone 2016

C’est toujours pareil avec Bowie, on est toujours surpris. Soit par la musique, soit par le look… Pour ce nouvel album, il ne nous avait pas refait le coup de The Next Day enregistré en secret, sorti sans promo et que personne n’attendait. C’était signe de vie, de santé, de créativité et, peut-être de retour dans la vie active avec tournée, apparitions, interviews.
Et puis, c’était quand ? En novembre ? Octobre ? Il annonce la sortie de son nouvel album pour le jour de son anniversaire, le 9 janvier 2016. Cooooool !
Ce qui l’est moins, mais on ne le sait pas, lui le sait, il va mourir.
En attendant son Black Star sans se douter du black day, il nous livre pour patienter ces deux superbes chansons via des clips lourds de sens.

Black Star, black day, black Monday

Le premier. Blackstar. Un titre et un clip de 10 minutes. Avec le nouveau personnage Button Eyes et le retour du Major Tom qui s’est désintégré dans sa combinaison et dont le crâne est bouffé par des joyaux. En 69 il avait quelques problèmes techniques dans Space Oddity, en 80 Tom était un junkie dans Ashes To Ashes, mais toujours vivant. Cette fois-ci, aucun doute, le Major Tom est bel et bien cramé.
Que veut dire cet incongru pied de nez à 5.50″ ? Je vous ai bien eu ? Vous ne vous y attendiez pas à celle-là ?

Look up here, I’m in Heaven

Deuxième clip, Lazarus, le pire. Glaçant maintenant qu’on sait. Magnifique chanson servie par un clip centré sur le mourant, le mort ? Son testament. Ses adieux. Lui, ne nous aura pas fait le coup de la dernière tournée d’adieu. Les premiers vers sont touchants : « Look up here, I’m in Heaven » et c’est vrai que le soir dans mon jardin je regarde le ciel cherchant la Blackstar. Les dernières images sont déchirantes. Bowie clopinant vers l’armoire pour fermer la porte sur lui disparaissant. THE END

Depuis ce clip me hante. Avant sa mort je le trouvais d’une morbidité jubilatoire, depuis, je le trouve tout simplement magnifique et triste. Quant à la chanson, je la place à côté de Life on Mars?.
David Bowie ne pouvait pas mourir comme les autres. Il fallait qu’il reste artiste jusqu’au bout. Qu’il soigne sa sortie. Et elle fut magistrale.
Il ne pouvait pas partir en nous laissant, nous qui l’aimons, sans un cadeau d’adieu comme pour nous dire de ne pas être triste, qu’il n’est pas loin et qu’il suffit d’écouter son faire part pour comprendre. Et que de toute façon il reste son œuvre.

Well done, my friend. The world has the music.
What I remember most is the laughing.

Reeves Gabrels

Un de mes fils, il a une trentaine d’années, complètement hermétique à la musique, donc à Bowie, m’a quand même dit qu’il avait l’impression d’avoir perdu un membre de la famille. Genre vieil oncle éloigné un peu bizarre, qu’on ne voyait jamais mais qu’on aimait bien et dont l’esprit flottait en permanence dans la famille. De temps en temps il donnait des nouvelles, un nouveau disque, un concert…
Un black day.

Comment je vais conclure cet article ?

Salut l’artiste ? Non, c’est nul.
The show must go on ? Non, c’est con.
Adieu l’Emile, je t’aimais bien ? Non, c’est Brel.

Euh… Bin bonne année… et surtout la santé.


10/01/2020

Putain 4 ans déjà que Bowie est mort ! Et c’est toujours aussi triste.

Depuis, les maisons de disques s’en donnent à cœur joie. Ils nous pressurisent la collectionnite, vident notre porte monnaie, le portefeuille, les poches, la CB, notre PEA, PEL, PET, LIVRET A.
Et ça y va des rééditions, des remixes, des démos, des inédits (ou presque), des remasters, des anniversaires, des fonds de tiroir…

Disparition d'une Blackstar

J’vous dis pas le nombre de version de Space Oddity dans ma collection.

Et ça continue, puisque que vient d’être annoncé la sortie de deux nouvelles pièces CHANGESNOWBOWIE et un autre truc. Mais je n’ai pas encore bien compris. On verra. On écoutera. On en reparlera.

10/01/2021

Quand je sors dans mon jardin fumer ma clope je cherche non pas une mais deux Blackstar dans le ciel. Je sais qu’elles sont là. A droite de la Grande Ourse ou à gauche de l’étoile Al Nasr Al Tair, l’aigle volant. Dans la constellation du Cancer ? Non, ce serait trop facile et si vulgaire. Et puis on a déjà donné. En tout cas je sais qu’elles sont là. Alors je leur parle, un peu, pour leur dire de ne pas se faire de bile, que je pense à elles, que je ne les oublie pas. Comment pourrais-je ? Bon j’ai l’air de me pleurer sur les pompes mais je fais c’que j’veux ce sont MES pompes.

Lazarus extrait de l'album Blackstar

Côté production Bowiesque ça continue encore et encore, c’est que le début d’accord, d’accord. Un début qui dure 5 ans. Quelques pièces intéressantes mais à quel prix ! Impossible d’en obtenir certaines, elles sont épuisées à peine annoncées disponibles. Pas facile la vie.

TIENS ! Un exemple en direct live ! Nous sommes le 9/1/2021, le single avec les deux reprises par Bowie des chansons de Lennon en vinyle blanc à 17 Euros est annoncé épuisé le jour de sa sortie. Vous le trouvez sur Discogs au prix de 80€ minimum. 8147 copies numérotées seulement. 1000 en vinyle blanc. Donc en plus des fans, des collectionneurs il y a aussi les spéculateurs. C’est du grand n’importe quoi. Même dans les vide-greniers certains se croient en possession du Saint Graal. J’ai trouvé un jour un album de Let’s Dance à 25 € !!! Un exemplaire pourri, rescapé certainement d’un dégât des eaux. J’en aurais pas voulu si on me l’avait donné.

Laissons le côté mercantile aux marchands du temple. Ne gardons en souvenir que cette triste date, ou plutôt 2 jours auparavant, celle de sa naissance qui permet aujourd’hui de profiter de cette œuvre riche que cet artiste nous a laissé parce que c’est ce qu’il voulait.


10/01/2022

Que s’est-il passé en un an ? Toujours un tas de rééditions à la con. En rouge, en vert, couleur argent, orange. Des ressorties d’albums pour fêter un anniversaire. Cette année on va avoir droit aux 50 ans d’Aladdin Sane. Et alors ? Va falloir encore une fois cracher au bassinet. Pas pour écouter, juste pour collectionner. J’ai des éditions dans ma collection même pas descellées. Pourquoi faire ? De toute façon je j’ai écouté ces albums et je continue à les écouter. Les originaux en vinyle ou les CD.

On a échappé, mais pour combien de temps encore, au biopic QQ, désespérant, sans intérêt. Chouette. Pourvu qu’ça dure. Et qui de toute façon évitera de parler drogue, cul, seins, religion. Par contre les groupes « tribute to Bowie » pullulent et continuent à le massacrer. Pauvre de nous, le pire ce sont tous ces fans de Bowie qui s’éclatent à aller les voir et à les écouter. C’est con un fan. Pardonne leur Bowie, ils ne savent pas ce qu’ils font.

Il y a eu Moonage Daydream, le film de Brett Morgen. Ce qu’on pouvait faire de mieux pour illustrer qui était Bowie. Je vous en parlerai dans un prochain article. Mais j’ai un peu la flemme d’écrire en ce moment. J’ai plein d’articles commencés (dont celui-ci) que je n’arrive pas à finir. Mais ça va passer. Alors en attendant que ça passe, lisez le papier de Princecranoir sur son excellent blog LE TOUR D’ECRAN.

Mes deux David, mes Blackstars à moi brillent toujours dans le ciel même par temps couvert. Ils me manquent. Je suis toujours triste qu’ils m’aient laissé tomber. J’espère juste qu’ils sont cools là où ils sont et, peut-être, va savoir, qu’ils sont devenus potes.

A l’année prochaine si on est toujours là.

Moonage Daydream, Brett Morgen

3 commentaires Ajoutez le votre

  1. blackbonnie64 dit :

    Cette approche est aussi belle que personnelle. Bravo.

  2. princecranoir dit :

    « something happened on the day he died » Tu en donnes la preuve avec un cet hommage magnifique. Qu’importe qu’il enrichisse désormais les marchands du temple, ce qui importe c’est la musique, celle à laquelle rendit grâce l’incroyable doc de Brett Morgen dont j’ai chanté les louanges de mon côté. Il confirme que cette disparition ne fut pas une de plus, mais qu’elle a changé pour toujours le visage de la musique, une prise de conscience de ce que Bowie représentait dans la cosmogonie du rock : un starman qui n’aura jamais son pareil.

  3. Globrocker dit :

    Merci. J’ai ajouté un lien vers ta chronique du film de Brett. Chronique que je trouve excellente. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas pour ça que je n’arrive pas à finir la mienne ?

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