Tomawak, le hach de guerre

En 1996, je monte une boite de promo régionale pour les artistes français, ou étrangers de passage dans notre pays. Les clients, les maisons de disques. L’objectif, prendre en charge un artiste et le faire écumer la région pour parler de son album, de sa tournée. Nous avions, parce qu’on était deux dans l’affaire, un fichier impressionnant de radios, de presse, de salles de concerts, de magasins de disques qui avaient acceptés de jouer le jeu. Et surtout les maisons de disques qui étaient emballées pour le projet.

Notre premier et dernier client fut Virgin qui voulait lancer Tomawak le nouveau groupe de Thomas Kuhn.

Le Cri de la Mouche

Thomas Kuhn était le chanteur et guitariste du groupe Le Cri de la Mouche, excellent groupe parisien fondé en 1987 pour splitter en 1992 après 2 albums bien accueillis. Avec Kris Sanchez guitariste du groupe puis cofondateur d’Ultra Orange et guitariste de Rachel Des Bois, Thomas se lança dans une nouvelle aventure, Tomawak. Un groupe de soul, funk, rock. Pour la sortie du premier album, la maison de disques nous missionne. Signature du contrat, petit repas avec Thomas, tout se passe bien et on est impatient de s’y mettre.

Tomawak Portnawak

Hélas, le garçon était plein de vie et d’envies mais avait une fâcheuse tendance à s’envoyer en l’air avec des mixtures illicites. Il mixait la nuit et avait pour habitude de grimper non pas aux rideaux, ça aurait été moins dangereux, mais un peu partout. Un soir, en sortant de la boite où il faisait le DJ, de trop grimper aux arbres, il se mit dans l’idée de tenter l’ascension de l’immeuble à mains nues et dans le brouillard (artificiel bien sûr !).

Mais ouala, fumer ou grimper, il faut choisir. La chute fut fatale à l’artiste et à sa carrière. Triste fin de l’histoire.
Le 15 juin 1996, on était dans une radio locale en train de discuter et d’organiser sa venue lorsqu’un coup de fil nous apprenait le décès de notre premier client. Pas de bol. A posteriori, on s’est dit qu’on avait échappés à la gestion du turbulent et que la chute en état second n’était pas prévue dans notre offre de services.
Il nous reste un album. Excellent que je vous conseille et ces deux reprises pleines de funk endiablé.
Thomas, si tu nous vois !

Tomawak

Pour en terminer avec l’anecdote, la maison de disques nous avait versé un super acompte qu’on n’a pas voulu rendre. Bin oui quoi, on a des frais ! Donc il nous ont confié la promo du nouveau Jean-Louis Murat, Dolorès. Et voilà comment je suis tombé en amour fou de l’auvergnat. C’était le destin.

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. Filimages dit :

    Il fallait quand même une sacrée dose de zénitude pour supporter le garnement ! 🙂

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