CAT STEVENS – Tea For The Tillerman – 1970

AVERTISSEMENT

Comme Obelix dans la potion magique, je suis tombé ou plutôt RE tombé dans la discographie de Cat Stevens.

C’est pourquoi vous aurez droit cette semaine, en plus de ce MDAM, un puzzle super dur et un quiz super facile. Ne me remerciez pas.

Globrocker 1er et dernier

Quand j’étais petit, je n’étais pas grand. Mes parents m’envoyaient souvent en vacances chez mes grand-parents maternels. Un couple de bons bourgeois de province. Elle était sans profession, femme au foyer (je suis désolé mais ce n’est toujours pas reconnu comme une profession, un travail à temps très plein), bien bourgeoise prout-prout, intolérante, raciste et certainement de droite, lui directeur de la chambre des métiers d’une petite ville de province profonde, moins prout-prout, peut-être moins intolérant, moins raciste. C’était un homme de la terre et de par son métier plus au fait de la nature humaine pour cause de fréquentation quotidienne d’artisans. C’est pas peu dire.

Cat Stevens - Tea For The Tillerman, back cover

Comme tout bon fonctionnaire, il était logé sur son lieu de travail, une grande bâtisse en plein centre ville de province, pleine de marbre, de dorure, de bois, de vitrines sur 3 étages. Des salles de réunions nous servaient à réunir la famille (nombreuse à cette époque), les paliers grands comme des terrains de tennis nous servaient à jouer au foot et mes grand-parents vivaient au troisième étage dans un appartement grand comme 3 terrains de foot. Faut dire que j’étais petit. Je ne sais pas si aujourd’hui les lieux me paraîtraient aussi gigantesques.

Vacances j’oublie tout

Je passais donc mes vacances là-bas, seul avec les deux vieux bourgeois. Et je me demande ce que je branlais. Je devais certainement aller me promener avec mère-grand avec qui je passais mes journées vu que père-grand était au boulot à l’étage en-dessous. Je zonais donc dans ce grand appartement. Il n’y avait pas de télé (si, mais juste le soir avec ses trois chaînes), pas d’Internet, pas de portable ni de tablette. Fallait donc bien s’occuper. Alors je fouillais dans les tiroirs, les placards et un jour dans ma chambre (parce que j’avais une chambre) je tombais sur un jeu de cartes. Un jeu de cartes érotiques ! Pas porno, juste érotique. Mon corps réagit immédiatement et au fur et à mesure que je me lançais dans des réussites solitaires, en cachette, sous les draps mon cerveau ressemblait de plus en plus à un nightclub d’Ibiza pendant le concours de tee-shirts mouillés. Mon corps était au top mais dans ma tronche toute cette effervescence de bien-être ne me servait à rien car je n’avais pas encore appris à exploiter tout ça… Je gardais ça pour plus tard et je me suis bien rattrapé depuis.

Jeu de cartes érotiques

Ma quête de maquettes

Mais je ne branlais pas que ça. Je m’étais pris de passion pour la construction de maquettes Heller (fallait bien que je m’occupe !). Avions, bateaux, j’avais tout le matériel. Les pinceaux, la peinture, la colle, les petits outils. Une grande table pour m’étaler et construire confortablement. Parce que j’étais un enfant gâté pourri et ma grand-mère, sachant quelle allait avoir la paix pendant un bon moment, cédait à toutes mes demandes. J’étais super équipé et à force de construire j’avais mis en place une exposition permanente de mes créations qui n’intéressait absolument personne !

Pendant que je m’appliquais à lire les plans pour assembler minutieusement toutes ces petites pièces, j’écoutais de la musique. Enfin, de la musique, surtout une cassette celle de Cat Stevens, Tea For Tillerman. En boucle ! Voilà, on y arrive à Mon Disque A Moâ. Même si c’était une cassette mais j’aurai le vinyle également plus tard.

Cat Stevens, enfin

J’écoutais donc le Yusuf dans un vieux lecteur de cassette portable. Parfois la bande se bloquait et je devais démêler l’écheveau de bande magnétique, la désincarcérer de la tête de lecture, rembobiner à la main, avec un crayon à papier et c’était reparti. Ce bon vieux Cat m’a tenu compagnie avec sa pop-folk finement ciselée et je l’en remercie. Je connaissais, et encore aujourd’hui, les chansons par cœur.

Magnétophone à cassettes

Wild World, Sad Lisa (magnifique !), Father And Son, Where Do The Children Play, autant de standards personnels que de standards de la pop musique, toujours d’actualité, hélas, et tant repris. Mais l’album, dans son entier est un indispensable dans toute bonne discothèque qui se respecte. D’ailleurs, cet album me suivra bien plus tard puisqu’en classe de seconde, notre professeur d’anglais aura la bonne idée de nous le faire étudier et je compris enfin ces textes que je connaissais sur le bout des doigts.

Cet album me suit donc depuis mes plus jeunes années et je me suis récemment, replongé dans l’œuvre de Cat Stevens. Il a enchaîné les succès, goûté au star system avec fougue et passion avant de tomber à l’âge de 29 ans dans l’Islam. Mais ça, c’est une autre histoire.

Comme je suis en pleine Catstevensseumania, je vous promet un puzzle et un quiz très bientôt et cette vidéo c’est cadeau.

Les vinyles de Cat Stevens sont disponibles pachères dans la boutique de Glob Rocker sur Discogs.

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. juliette dit :

    J’aime bien tes textes autobiographiques et Cat Stevens et My lady d’Arbanville !

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