JEAN-LOUIS MURAT – Dolorès – 1996

Nous sommes le 26/05/2023. Jean-Louis Murat et mort. Pourtant il n’était pas murant. Aucun journal ou autre organe de presse n’aura à écrire que Murat est mur d’une longue maladie (au lieu de dire cancer ou rougeole ou maladie du commandant Charcot). Quelques jours auparavant, c’était la Gipsy Queen qui s’en allait. La Bullock avait 83 ans, 12 de plus que le Bergheaud. Elle, on ne la voyait plus, on la savait malade, elle avait enchainé AVC, cancer, greffe et âge avancé.

JEAN-LOUIS MURAT 1952 - 2023

Chht chhht pas de bruit Sur la mort de Jean-Louis Presque rien Sur ses vertus d’arlequin

Jean-Louis Bergheaud

Jean-Louis Murat, lui, était à Tulle, en concert le 19 mai. En pleine forme pour chanter et râler sur scène. Alors quelle mauvaise surprise ! Quelle sale nouvelle ! Ca a été foudroyant, rapide et, j’espère sans douleur. Après la mort de Bowie, il ne me restait que lui pour espérer des surprises musicales, des émerveillements jubilatoires d’un geste, d’une parole. Qui va me surprendre aujourd’hui ? Ils sont tous tellement ennuyeux ces artistes maqués par les majors du disque, des tickets, de la promo, du VRPinage indécent. Va falloir que je creuse. En attendant, restent les disques, les chansons, la voix, les mots du poète Auvergnat. Heureusement. Imaginez si l’œuvre disparaissait avec son auteur. Alors là, ce serait le drame.

Tina est morte, merci pour tout.
Jean-Louis est mort et je suis très triste.

Le soufle court, merde
Pret a pleurer
J ai un chagrin plus fort qu une armée

Jean-Louis Bergheaud


Avant de parler de Jean-Louis Murat quelques crispations jetées en introduction au fil du temps.

Le 22/03/2019 – Note de Glob après la tuerie de Christchurch en Nouvelle Zélande

Ange plein de bonté connaissez vous la haine ?

Après un troisième bannissement de Facebook à cause des seins magnifiques figurant sur la pochette de Dolorès, je me suis décidé à changer la photo de présentation pour ne plus vous priver de ma compagnie sur le réseau asocial.

Mais je suis choqué, oui, choqué par la connerie et l’hypocrisie de la firme américaine qui me bassine pour deux nichons affichés mais qu’une tuerie en direct n’effarouche pas sinon après 17 minutes de meurtres gratuits par un dégénéré… blanc.

Le monde marche sur la tête. Facebook est à l’image de son Trump de président, faux cul, vulgaire et mal poli. L’Amérique est puritaine et bigote. Et je les emmerde tous.

Le 22/11/2017 – Note de Glob – Furieux et désespéré.
Le 25/07/2018 – Note de Glob – Mise à jour – Toujours furieux, encore plus désespéré

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse, connaissez-vous Facebook ?

Vous vous rendez compte que je ne peux pas promouvoir cet article sur Facebook car ces connards censurent l’image mise en avant. Tout ça parce qu’on y voit des seins ! Nom de dieu, tout ce barouf pour une paire de nichons ! Et pourtant ils sont beaux, bien ronds, le téton ferme et bien centré juste ce qu’il faut de rosé. Et surtout, ils sont vrais (je sais je les ai essayés). Je vais vous épargner le discours habituel comme quoi il laissent passer des vidéos de décapitations, des photos vulgaires et malpolies, des tombereaux de fautes d’orthographes et de grammaires et des infos dont on se fout comme de notre première palpation mammaire. Pourtant c’est tellement beau une femme. En plus, les seins à l’air. Bon j’arrête, je vais être taxé de harceleur, de sexiste, d’obsédé, de raciste, de membre du FN…

OK je veux bien, admettons, mais c’est même pas sûr. En tout cas ce qui l’est c’est que Facebook est un con !

Toi l’Auvergnat

J’ai découvert Jean-Louis Murat avec DOLORES (c’est pas ma femme de ménage, c’est le titre de son album !) en 1996. Pourtant, c’était mal barré. Déjà pas très variété française, je trouvais Murat, chiant et soporifique. Mais parce que je n’avais pas écouté. Comme un abruti que je peux être parfois (c’est rare quand même, naannn, j’déconne !) j’avais une idée préconçue du chanteur français, de l’Auvergne et de Giscard.
Puis, un jour, ô bonheur, mes obligations professionnelles de l’époque m’obligèrent à écouter Murat avec attention. Grande attention même puisque j’avais la lourde tâche de faire la promo de ce nouveau disque dans la région. Rencontrer les radios pour qu’ils programment Fort Alamo, organiser des concours pour faire gagner des exemplaires du CD, inciter les journalistes à parler de ce disque dans leurs papiers.

Je jouais sur du velours quand même tant ce disque est une petite merveille. Je m’apercevais par la même occasion que les programmateurs de certaines radios appréciaient déjà le chanteur (bon, pas NRJ ni Skyrock !). Et moi je venais de débarquer. Honte. Bien rattrapée depuis.

Alice au pays des volcans

Écouter un disque de Murat, c’est vivre un peu la même expérience qu’Alice quand elle franchit les portes du pays des merveilles. C’est arrêter tout ce qu’on fait et plonger dans un monde rempli de mélancolie, de tristesse intelligente, de chagrins d’amour, de liaisons tumultueuses et de ruptures provisoires. Ce mec aime les femmes (une femme ?) mais souffre de l’amour et transforme cette souffrance en énergie. Énergie de créer, énergie de chanter, énergie d’être lui-même et de se dépoiler pour mieux vous habiller.

Jean-Louis Murat, Dolores back cover

J‘écris des chansons comme on purgerait des vipères… Ses vers sont des déclencheurs d’imagination.
Le plaisir vorace dans l’impasse et alors…Trois quatre mots alignés par Murat et vous voilà collant vos propres expériences aux siennes, y plaçant des visages, des prénoms, des souvenirs, des lieux.
Je n’avais qu’une idée en tête, le Mont Sans-Soucis… le tout se mélangeant harmonieusement.

Comme Brassens chantait Sète, Brel son pays plat, Murat de la Godivelle à Compains est un guide extraordinaire quand il chante sa région aussi aride et sauvage que ses histoires d’amour…

Murat Dolores

Jean-Louis Murat, un grand

Il y a Brel, Brassens, Ferré, Reggiani et Jean-Louis Murat qui mérite sa place aux côtés de tous ces grands : critiques unanimes, éloges de toutes parts, récompenses multiples. Mais surtout du texte, de la poésie et de la musique.

Tout ça pour des petits chefs-d’œuvre de, comment dire, chanson Française ? Rock Français ? Pop Gauloise ? Un peu de tout mon capitaine et taillés dans le diamant. Ses mélodies envoûtantes et ses textes évocateurs m’inspirent tant que c’est un plaisir sans cesse renouvelé d’écouter Murat et de plonger dans son univers si prenant.

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le cœur comme un papier, qu’on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse ?

Charles Baudelaire

Ambiance mélancolique assortie au décor de son Auvergne adorée, textes ciselés sur ses amours, sa région, arrangements tout en nuances et mélodies accrocheuses. Et que dire de cette mise en musique et en voix du superbe poème de Charles Baudelaire, Réversibilité sinon que c’est une rare réussite pour ce genre d’exercice.

Donc, j’ai découvert Murat avec Dolorès, j’ai continué avec Mustango aussi beau, puis tous les autres sans exception. A vous de découvrir le reste
Ou pas, tant pis pour vous.
J’ai retrouvé dans ma voiture un CD fabriqué maison avec pour moitié des titres de Muse (à c’t’époque j’étais dingue du Bellamy’s band) et pour l’autre des chansons de Murat (le mélange des genres ne m’a jamais fait peur). J’ai de plus en plus de mal à écouter Muse, de plus en plus de plaisir à écouter Murat.  Tout est dit.
Le site de JEAN-LOUIS MURAT

Jean-Louis Murat - Fort Alamo

3 commentaires Ajoutez le votre

  1. juliette dit :

    Merci de nous faire mieux connaitre cet artiste ! j’écouterai tout plus tard ou demain…
    Je me souvenais bien que tu l’aimais !

  2. princecranoir dit :

    “J’ai de plus en plus de mal à écouter Muse, de plus en plus de plaisir à écouter Murat.  » Alors là, je veux bien le croire. Et on n’a pas fini de l’entendre si on en croit ce qu’il disait aux Inrocks il y a peu » « J’enregistre des disques posthumes, nous disait-il le sourire aux lèvres. Rien que sur La Vraie Vie de Buck John, j’ai enregistré vingt-quatre titres – il y a donc un autre album de douze chansons déjà prêt, qui paraîtra après ma mort. Car ce ne sont que des chansons polémiques d’actualité, comme sur l’incendie de Notre-Dame. J’ai déjà vu à travers la méchanceté d’internet combien cela m’avait coûté de documenter en six chansons le mouvement des Gilets jaunes. J’ai donc prévenu les enfants : quand papa ne sera plus là, ils auront plein de disques inédits à sortir. Je suis retenu par l’époque. Je reste donc dans le domaine strict de la variété et je ne suis plus un chanteur engagé – ce qui a pourtant fait le sens du rock qu’on affectionne tant. L’énergie de Joe Strummer nous a tous transcendés. Si Strummer n’est pas engagé, il n’est pas chanteur. J’aurai désormais une carrière en deux temps : de mon vivant et post mortem. Je vais ainsi enregistrer vingt albums inédits pour vivre vingt ans de plus que ce que j’ai vécu !”
    S’attendait-il a un départ imminent ? En tout cas, l’annonce de sa disparition frappe comme un coup de tonnerre. Le voici désormais entre deux draps, parti broder de la poésie avec Antoinette Deshoulières. « la mort, tu verras, c’est une bossa » qu’il chantait. Tu parles, moi « j’ai ce soir le goût du desespoir » plutôt. Je pourrai refaire un petit tour col de la Croix-Morand, mais « Je suis dans l’espace, un temple de glace, je n’aime plus rien du tout », plus près « des quasars, des prairies, un vent solaire sur les hanches, puisatier galaxies ».
    Mais allez, un petit disque sur la platine, et je me souviens, de Jeanne de France, de Murat aux portes de Naples, alors « Haut les cœurs, v’là la vie ! »
    En tout cas, ton article ma bien remué les tripes et les mélodies.

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