Vous pouvez lire l’article consacré à son dernier ouvrage « Avec Larmes et Bagages » (lien en bas de page).
Les questions ont été envoyées, nous attendons avec impatience et gourmandise les réponses.
Merci Monsieur Lemeunier d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Même si vous auriez pu faire simple. Ne nous plaignons pas, nous avons 2 interviews pour le prix d’une. Voici donc les réponses. Celles de l’auteur de nouvelles, courtes et précises désignées par « RPEDRATQALC » (Réponses pas envie de répondre à tes questions à la con) et celles plus développées de l’auteur de romans, VRSLVDMM! ( Les vraies réponses sur la vie d’ma mère !).
VRSLVDMM! : Je suis arrivé au journalisme par ma passion du cinéma. J’avais envie d’écrire des critiques de films et quand Libération est arrivé à Lyon, je me suis proposé et j’ai été pris. Ils ne voulaient pas de journalistes pro et ça tombait bien, j’avais fait des études d’archéologie. Après Libé, je suis passé de journal en journal et j’en ai finalement fait mon métier.
VRSLVDMM! : Coup de pot encore. Un copain éditeur, Thierry Renard, me demande d’être président d’un jury pour un concours de nouvelles. Seule condition : publier un bouquin de mes propres nouvelles chez lui, à La Passe du vent. Il faut dire que j’avais participé à deux ouvrages collectifs publiés à La Passe, un sur Pasolini et l’autre sur André Breton, en donnant chaque fois des textes courts genre nouvelles. Enfin, quoi, il me propose. Euh, tu es sûr ? Oui, il était sûr. Alors, j’ai raclé les fonds de tiroir, en ai réuni à peine une petite dizaine, moins même. Et je me suis mis à écrire. Une quinzaine en quelques mois. Et ça m’a plu.
VRSLVDMM! : Ça va de O à 100. Même pour les textes qui racontent des anecdotes que j’ai vécues, j’invente des détails. Et pour les histoires totalement sorties de ma tête, je rajoute des trucs que j’ai connus. Les villes ou les pays dont je parle, je les connais. Après, ce qui arrive au personnage, c’est à chaque fois plus ou moins inventé.
VRSLVDMM! : Du vécu dans le sens où on est tous et toujours le Noir de quelqu’un de raciste. Sinon, c’est totalement inventé. Le seul truc qui me corresponde, c’est que je suis allé à Lone Pine sur les traces des films qui y avaient été tournés.
VRSLVDMM! : Oui, dans une autre vie, je me suis rêvé acteur de porno. Qui pouvait plus bander, of course. C’est ça, la vie, être un gourmand en liberté dans une pâtisserie et avoir une indigestion. Ou être un Rocco Siffredi qui ne peut profiter de son avantage. Cette nouvelle, « Une fille sur un plateau », je l’avais écrite pour participer à un concours organisé par le Nouvel Obs, dont le thème était « L’amour au travail ». J’ai donc créé cet acteur de porno qui, parce qu’il tombe amoureux sur un plateau de cinéma, ne peut plus exercer son métier correctement. Et le texte avait été retenu par le Nouvel Obs.
VRSLVDMM! : C’est venu au fur et à mesure que j’écrivais. Je connaissais l’histoire de cette actrice tchèque, Lida Baarova, qui avait été la maîtresse de Goebbels. Je voulais qu’on pense qu’il s’agissait juste du récit d’un triangle amoureux, sans qu’on puisse soupçonner que l’Autre, qu’on croit être le mari de Lida, est en fait Hitler qui s’oppose à cette liaison. Oh merde, je l’ai dit, s’il y a encore des lecteurs, ils vont savoir. Quant à la scène que raconte le narrateur où, pour les besoins d’un film, Lida se baigne nue, elle est réelle. Elle l’a fait dans « Ohnivé léto », un film tchèque de 1939. Et oui, déjà à l’époque ils déshabillaient les actrices. Depuis les débuts du cinéma, même.
VRSLVDMM! : Heu, c’est dans quelle histoire ? Ah oui, Claire… Parce que j’ai changé les prénoms, tu comprends. Non, malheureusement, je ne l’ai pas revue. Là encore, l’histoire est à moitié réelle. Elle ne s’est pas déroulée à Paris mais à Montpellier. Mais le magasin décrit, Deyrolle, existe vraiment rue du Bac et je l’ai visité, mais avec une autre copine. Je sais, c’est dur de s’y retrouver mais c’est bien ce que je t’expliquais, ce mélange de choses inventées et d’autres qui sont réelles.
VRSLVDMM! : J’aime écrire. Là, j’ai plein d’envies, suffit juste de s’y mettre. J’ai deux fictions déjà écrites et deux envies de biographies de cinéastes, un Américain, Gordon Douglas, précurseur à mon sens de Peckinpah, et un Français d’origine allemande, Richard Pottier. Mais comme plus personne ou presque ne se souvient d’eux, je pense que je resterai avec ce désir. Ou peut-être qu’un jour je m’y mettrai pour mon seul plaisir.
VRSLVDMM! : J’en ai même deux sur les bras que j’ai écrits tous deux l’an dernier en quelques mois. Le premier sur une histoire d’amour née en 1918 aux États-Unis et qui s’achève au Mexique. Les deux personnages ont existé. Lui était poète et boxeur, elle poète aussi, mais je ne cite que leurs prénoms. J’ai rajouté un troisième larron qui a aussi existé mais ne les a certainement jamais rencontrés. Il était aventurier et écrivain et a quand même publié « Le trésor de la sierra Madre », ce qui n’est pas rien. Je leur invente plein d’aventures et enjolive les détails qui sont exacts, comme un scandale créé par le boxeur-poète à New York lors d’une exposition ou comme ce combat qu’il a mené sur un ring de Barcelone contre le champion Jack Johnson. Et là, en creusant, je tombe sur cette histoire comme quoi Johnson, qui était noir, avait fait scandale en se mariant avec une blanche. Et puis il y a cette chanson de Leadbelly qui raconte que le capitaine du Titanic a empêché Johnson de monter à bord parce qu’il était noir. Le Titanic… Le réel est souvent mieux que la fiction.
Le deuxième bouquin, c’est sur un journaliste débutant qui suit les premiers jours de la Révolution française. Sauf que c’est dans le Paris d’aujourd’hui, blindé de réseaux sociaux et de toutes nos conneries actuelles. Je me suis bien marré à l’écrire. Là encore, sans savoir vraiment où tout ça allait me mener.
VRSLVDMM! : Super bien. Je fais de l’œil aux nanas qui viennent me demander des autographes.
Pour lire l’article sur son nouveau livre. A samedi JC.