SILYA & THE SAILORS – Unanchored – 2014

Rien de mieux que découvrir un artiste. Le sexe ? L’alcool ? La bouffe, l’amour ? Oui peut-être mais pas toujours. Parce que ça ne dure qu’un temps alors qu’une artiste (je vais alterner le masculin et le féminin, ça ma évitera une écriture inclusive et imbitable) de talent vous apporte joie et bonheur pour toute une vie, à l’envie, à l’endroit où vous êtes, vous met la tête à l’envers à chaque écoute. Je suis allé la chercher loin celle-là. Encore mon logiciel personnel qui a du matcher sur deux données importantes : c’est une jolie femme sur une pochette aguicheuse, artistique, celle du deuxième album de Silya and The Sailors, Unanchored.

Silya and The Sailors back cover

Silya and The Sailors

Cette magnifique pochette a titillé ma curiosité et m’a fait plonger dans l’univers de cette artiste norvégienne alors inconnue au bataillon puisque de ses frontières elle n’a jamais exporté ses qualités. La belle est norvégienne. Son look est un mélange de rétro fifties désuet et de rock, famille rockab avec tatoo partoo et ce fichu de ménagère de moins de 50 ans dans les cheveux. C’est une fille qui a du chien, une présence phénoménale, des tenues improbables et, ce qui ne gâche rien, elle est magnifique (tant mieux, faut pas gâcher !).

Så satte Silya fyr på byen. Frekk, flørtende, utfordrende og myndig – som om noen skulle ha plukket like doser av Shirley Bassey, Christina Aguilera, Miley Cyrus og Madonna og satt sammen i én sanger – tok Silya godt tak under beltestedet til publikum og røsket til.» – Trønderavisa

La presse dithyrambique

Mais c’est surtout une voix extraordinaire capable de braver tous les dangers, de surfer sur tous les styles, d’en imposer aux meilleures brailleuses sans jamais tomber dans la surenchère et la compétition de brisage de vitres et de burnes (suivez mon regard !). Sa musique est organique et libérée. Elle s’inspire librement des chanteurs préférés de l’histoire de la musique, mais qu’il s’agisse de soul, de rock, de jazz ou de musique des Balkans, ses pieds sont toujours fermement ancrés dans la pop.
Les sons de Silya montrent un amour énorme pour les cuivres et les sections rythmiques féroces, même si elle utilise le plus souvent le ukulélé comme point de départ ou pour écrire ses chansons. Ca swing, ça pulse, c’est puissant et même quand elle sort un disque de chants de Noël, elle essaye de sortir des pistes traditionnelles empruntées par les momies du genre, d’aller voir hors des sentiers battus si elle y est et de livrer une lecture des crincrins de fin d’année qui ne laisse pas indifférent et titille les papilles de la curiosité. Son groupe s’appelle alors, The Bad Santas, tout est dit.

Silya la magnifique

Cet album est un mélange de rock, de blues, de jazz mais toujours très pop avec un parfum persistant de cabaret tout du long de l’album. Il commence très fort avec Change My Mind, un duo voix, guitare sale qui met en avant ses talents de chanteuse (elle est presque a capella) pour enchaîner avec des mélodies efficaces enrobées d’arrangements tordus à base de guitares, de cuivres et de swing (Trailblazer, Loverman Stick Up) quand ce n’est pas le contraire (New Wave, Will You Remember Me, Sucka). La faiblesse de l’album, I Wish, sans grand intérêt, le sommet de l’album, Become My Dream, absolument réussi du début à la fin et la cover de l’album, une chanson de Gainsbourg, Laisse Tomber Les Filles, écrite pour France Gall en 64 et reprise façon rockab criblée de cuivres sur des paroles anglaises signées Elinor Blake alias April March.

Silya from Norway

Silje Haugum Nymoen est une artiste complète (elle commence à jouer de la musique et à danser très jeune), à l’américaine où elle fera un séjour pour danser et chanter dans des musicals (Cabaret, West Side Stories), signer quelques titres pour Vanessa Hudgens et l’Australienne Vanessa Amorosi. Puis elle rentre en Norvège, n’écrit plus que pour elle-même et fait une carrière phénoménale dans son pays en solo ou avec ses groupes, The Sailors ou The Bad Santas. Spécialisée dans le modern jazz à l’École nationale de ballet (KHIO), la dame est quand même sortie major de sa promo catégorie Danse Jazz Contemporain de la Oslo National Academy of Art.

Discographie de Silya

J’ai la chance de posséder une édition vinyle de cet album. La chance car aujourd’hui impossible de trouver ses albums même d’occasion. J’ai tout essayé. J’ai contacté son agence, je suis en alerte rouge sur Discogs, j’ai écris à certains disquaires from Norway, rien, que dalle, macash walou. Il ne me reste plus qu’à faire le voyage là-bas et de la rencontrer. C’est prévu.

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. blackbonnie64 dit :

    Merci, Merci & Merci pour ce moment érectile! Si tu pars la rencontrer, je peux viendre? Je porterai tes bagages!

    1. GlobRocker dit :

      Chiche !

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