Ce soir c’est rock en France ou rock français si tant est qu’il existe. Comme d’habitude le choix est tout à fait subjectif. C’est le mien perso. Alors je suis d’abord allé piocher quelques titres dans les vieilles émissions consacrées au rock français auxquels j’ai ajouté d’autres trucs plus récents et nouveaux.
Ça vous va comme ça ?
De toute façon, je fais ce que je veux et comme je suis un homme de goût l’émission risque d’être parfaite.
Et si vous avez quelques chose à dire n’hésitez pas à le faire sur la page FB de MAB ou ici bas dans les commentaires. Ne vous gênez pas, j’ai les épaules larges.
Allez on décolle et vive l’Aéroplane Blindé.
Jean-Louis Murat
En 2004, Jean-Louis Murat sort Parfum d’Acacia au Jardin sous une forme particulière puisque c’est un concert filmé au studio Guillaume Tell, d’un coup d’un seul par Nick Kent. Le tout en noir et blanc. 13 chansons inédites enregistrées avec les images, brute de décoffrage, sans overdub ni tripatouillage. Le résultat est un petit chef d’œuvre et idéal pour ceux qui voudraient découvrir l’Auvergnat. Car tout Murat est là. Les mélodies, les chansons, le rock, les guitares et la voix cette putain de voix venue des profondeurs.
Il est accompagné d’une fine équipe légère qui sait booster certains morceaux, en jouer d’autres discrètement ou même s’effacer quand il n’y a besoin que d’une voix, d’un piano ou d’une guitare. Section rythmique diabolique, Stéphane Reynaud à la basse et Fred Jimenez à la batterie, Christophe Pie à la guitare Wah Wah ou au Fender Rhodes, et la chanteuse Camille qui marie sa voix parfaitement à celle de JLM.

Il en sort 13 chansons inédites pratiquement créées sous l’œil de Nick Kent et un film intimiste en noir et blanc qui fait pénétrer le spectateur backstage. Murat n’a jamais caché son admiration pour Neil Young, il en a saisi la subséquente moelle pour livrer à sa pogne, La Petite Idée Derrière la Tête.
Nino Ferrer
Un autre de nos magnifiques artistes français, l’italien Nino Ferrer. S’il chante en français, Nino est italien, de son vrai nom, Agostino Arturo Maria Ferrari. Il se fera naturalisé en 1998. Comme il chante en français, qu’il se fait naturaliser français, qu’il a fait une grosse carrière en France, on peut dire qu’il est français, non ? Il fait bien partie du rock en France ?

Les routes empruntées par le Nino furent tortueuses et tortureuses. Il obtient une licence de lettre en 1953 puis se dirige vers l’archéologie. En même temps, il joue dans un jazz band puis le rock arrive et il choisit la musique sans grand succès. Il a la trentaine quand il le rencontre, avec Mirza (qu’on n’a toujours pas retrouvé d’ailleurs. Z’avez pas vu Mirza vous, par hasard ?). Il deviendra un chanteur à succès rigolo avec ses chansons aux textes absurdes, aux rythmes entraînants, aux mélodies imparables. Nous sommes en 1966. Il enchaînera les cartons jusqu’en 1975 avec Le Sud qui sera son dernier. Mais l’homme qui danse sur Les Cornichons est amer. C’est l’amer qu’on voit danser (Arf ! Arf !). Il en a gros sur la patate, il voudrait être reconnu pour le reste de son œuvre et qu’on le lâche avec Mirza, le pot d’cornichons, ce putain de téléphone qui sonne et autres friandises qui ont fait son succès. Il s’en prend aux médias, au showbiz, aux maisons de disques, à la vie parisienne. Il s’isole à la campagne, il peint, sort quelques albums de grande qualité, bien accueilli par la critique mais ignorés du public et se donne la mort d’un coup de fusil.
Le bonhomme était torturé. Il dira à son meilleur ami :
Tu te rends compte, j’ai écrit, composé et produit près de deux cents chansons, et les gens n’en connaissent que trois
Il règle ses comptes dans Rock’n’Roll Cowboy extrait de l’album du même nom sorti en 1983.
Alain Bashung
Le rock en France c’est aussi Alain Bashung et Pas Question que j’perde le Feeling, un road movie sur fond de country ou les aventures d’Henri le VRP sur les routes de France.
Ce titre est extrait de l’album Roulette Russe en 1979. Comme Nino, Bashung a déjà 12 ans de carrière derrière lui et à 32 ans il a sorti une bonne vingtaine de 45 tours, un album, Romans Photos, a joué Robespierre dans l’opéra rock La Révolution Française aux côté des Martin Circus, Balavoine, Antoine, Les Charlots, Système Crapoutchik, Claude-Michel Schönberg. Fin 68 Alain Baschung devient Bashung. Il travaille avec Dick Rivers. Mais le succès n’est pas au rendez-vous et il enfile bides sur bides comme une huitre s’enfile des perles. Il rencontre Boris Bergman, Daniel Tardieu, Gérard Baqué, il sort Roulette Russe, toujours en 79 puis, un single, Gaby oh ! Gaby qui mettra presque un an à cartonner et la suite on la connaît.

chouette compil’
Merci Mon Prince.