Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Chacun son goût, la merde a le sien. Et je suis tout à fait d’accord ! Chacun sa merde et les vaches seront bien gardées. Voilà un album qui en est l’illustration pour votre serviteur. Cet album est sorti en 1993 et je l’ai écouté en boucle ! J’adorais ce… truc des Pretty Maids. Je dis « truc » parce que je l’ai réécouté récemment et à part des souvenirs douloureux, il ne provoque plus grand chose dans mon cortex musical. Ni dans le vortex.
Pourquoi des souvenirs douloureux ? Comme chaque fois que j’aime, que j’adore un album il faut que je partage, je diffuse, j’impose. De plus, j’étais à cette époque responsable d’un rayon disque et avais plein pouvoir sur la diffusion dans le magasin. Alors je le passais et le repassais parce que, comme j’aimais, j’avais stocké et il fallait que j’écoule. Persuadé de porter la bonne parole, je branchais mes fidèles clients qui me jetaient, au choix, un regard étonné, parfois désespéré, souvent plein de pitié. Mais putain, je l’aimais ce disque ! Alors pourquoi ces moqueries, ces sourires en coin ?
Pretty Maids
Pretty Maids est un groupe de heavy métal Danois. Ce n’est pas le heavy métal qui est danois mais les membres du groupe. De Horsens plus précisément petite ville construite autour d’un fjord de Danoisie orientale. Ken Hammer et Ronnie Atkins, fondateurs du groupe, démarrent leur carrière en 1981 et alignent des albums pleins de riffs, de hard et de rock. Le succès est au rendez-vous jusqu’en 1990. Jump The Gun (Lethal Heroes aux États-Unis) leur 3ème album produit par Roger Glover de Deep Purple ne décolle pas et, là, c’est le drame. Le groupe ne survit pas à cet échec cuisant. Les deux fondateurs ne lâchent pas l’affaire et décident de continuer. Ils recrutent quelques mercenaires, sortent un album produit par Rasmussen, producteur de Metallica. Bon, voilà. Rien de bien extraordinaire. Une vie de groupe normale.
Faut savoir que le groupe est très apprécié au Japon. Les asiatiques aiment particulièrement les ballades hard rock FM sur lesquels ils peuvent danser le slow, en particulier le slow Shi. En 1992, ils mettent sur le marché asiatique un EPs acoustique, intitulé Offside et ça marche au pays du soleil levant. Alors en 1993, malins comme l’enchanteur, les Pretty Maids décident de sortir un album acoustique plein de ballades, de guitares sèches, de piano. En plus ça coûte moins cher et c’est plus léger à porter.
Ils ne se foulent pas trop non plus. Quelques nouveaux titres ajoutés à d’autres tirés de leurs albums précédents comme Savage Heart (Jump The Gun en 1990), Please Don’t Leave Me (Sin-Decade en 91), une reprise d’un titre de Thin Lizzy signée Phil Lynott et John Sykes, In The Minds Of The Young, 39, une reprise du titre de Queen sans grand intérêt, Heartbeat From Heaven, ces derniers étant déjà présents sur Offside.
Donc, j’ai beaucoup aimé cet album. Je l’ai beaucoup écouté. Je l’ai ressorti de la naphtaline et écouté de nouveau. Je crois que j’aurais pas du et rester sur cette impression du super album que j’ai adoré à une époque révolu. Mais tout n’est pas à jeter. Quelques bibelots à sauver. Too Late, Too Loud passe encore pas mal même si elle mériterait de lâcher des chevaux dopés à la nitro. In The Minds Of The Young belle ballade un peu mièvre mais cette petite chansonnette à deux balles, tourne et tourne dans votre tête à vous rendre dingue. Si vous voulez essayer, ça se passe ci-dessous.
Pour terminer, parlons de la pochette. C’est une photo du caniche à mémère qui sort du toilettage après s’être fait raser de la truffe aux pattes, le regard certainement désespéré de se retrouver à poil le cul à l’air. Complètement Stripped.
Ça m’arrive aussi de revenir sur des albums que j’ai beaucoup écoutés à une certaine époque et puis que j’ai fini par bouder. En général, l’impression est plutôt bonne et la madeleine retrouve son goût.
Ici, ce n’est pas le cas visiblement. Enfin, tout dépend du goût dont on parle.
J’ai plein d’albums que je peux encore écouter aujourd’hui et quelques rares qu’on va appeler des erreurs de casting.
Et puis en vieillissant les gouts changent …
Euh, comment je dois le prendre ??? 🙂
Gentiment …
Alors je prends 😉
Par contre ce qui serait marrant c’est que vous me disiez ce que vous en pensez.
Pour être tout à fait franc, je crois que même à l’époque je ne me serais pas laissé séduire, pas vraiment le style que j’écoutais à l’époque.