J’ai passé un délicieux moment lundi soir, calé dans mon fauteuil devant un film que j’avais vu sur grand écran il y a 4 ou 5 ans. « Le pont des espions » de Steven Spielberg. J’avoue que j’ai hésité avec « Lawrence d’Arabie » la grande fresque de David Lean qui passait sur une autre chaine, mais Spielberg a gagné.
Le grand pont de Spielberg
Le sujet du « Pont des espions », inspiré de faits réels, est en soi intriguant puisqu’il s’agit du premier échange d’espions entre américains et soviétiques. Historique mon cher ! A côté de la performance d’acteur de Tom Hanks, avocat spécialisé dans les assurances qui va se muer en habile négociateur au coeur de la guerre froide; et celle de Mark Rylance (Oscar du meilleur second rôle), pour son rôle de l’espion Rudolf Abel – c’est la reconstitution historique de Spielberg que j’ai appreciée.
Espions, espions, petit pata… pont
1960 : Berlin est dévasté, les premiers moellons du Mur s’empilent, au milieu des ordres des soldats et de l’angoisse des habitants restés du mauvais côté. Une musique oppressante à souhait accompagne les images. Les couleurs des décors amplifient cette ambiance de fin d’époque avec des tons cassés et sombres alors que le jour décline. D’ailleurs le souci de vraisemblance de Spielberg est tel que Donovan l’avocat et Abel l’espion, quand ils se retrouvent au début du film dans la salle du parloir, écoutent du Shostakovitch sur un transistor de la marque Motorola ! C’est pas beau ça ! Tout est dans les détails, surtout au cinéma.
Le gouvernement américain a donc demandé à James Donovan (Tom Hanks) de défendre Rudolf Abel. Pour les Etats Unis il ne fait aucun doute qu’Abel est un espion, pour Donovan également mais il veut lui éviter la peine de mort. Alors que les américains dans leur grande majorité sont prêts à s’asseoir sur la constitution pour que la procédure ne traîne pas, et que l’espion communiste soit exécuté, Donovan heureusement, voit plus loin que le bout de son nez. Pour lui, l’espion russe peut devenir une monnaie d’échange au cas où……Et le cas se présente en effet avec le Lieutenant Gary Powers, pilote US abattu alors qu’il survole avec son avion « Nikon » une zone industrielle sensible en URSS.
Faire un pont pour de bon
L’avocat en assurances, qui a donc évité la peine de mort à son « client » va être chargé de l’échange des deux espions par un froid matin de février 1962 sur le pont enneigé de Glienike, entre Berlin-Ouest et Potsdam. Le jour ne s’est pas encore levé. Les phares des voitures et les projecteurs de lumière balayent le pont. L’échange a lieu. La guerre froide s’installe. Après ce succès, l’avocat James Donovan sera mis à contribution à plusieurs reprises par l’administration Kennedy pour résoudre des situations délicates.
J’avoue que je ne connais rien au monde de l’espionnage. Pourtant, après avoir vu le film de Spielberg et la magie de son réalisme, j’ai l’impression d’en savoir un peu plus !