Brassens

Dans ce magnifique blog il y a eu Jacques Brel, Léo Ferré et pour compléter la trilogie, il est temps de s’en prendre à Brassens, Georges de son prénom. Lui aussi a eu droit à son hommage. Un hommage frais qui sent bon l’artisanat. Un hommage élevé en plein air, nourrit au bon lait tout chaud sorti des mamelles de la vache, de la chèvre ou de la brebis. Un hommage affiné plutôt pâte pressée mais à croûte fleurie.

Je déclare solennellement qu’avec cet enchaînement d’images laitières et fromagères, j’en ai fini aujourd’hui avec mes jeux de mots vaseux à base d’hommage. Je jure !

Qui qui y’a sur cette compilation ?

Ou plutôt, qui qui y’a pas : Bashung, Arno, les Négresses Vertes artistes friands de ce type d’exercice mais absents sur ce coup-là, dommage. Par contre qu’est-ce que fout Bénabar encore ici. Il a le chic pour transformer l’or en plomb. Personne ne lui a dit qu’il fallait faire le contraire ? Expliquez-lui, merde !

Georges Brassens, Les Oiseaux de Passage

Ca commence en douceur avec Yann Tiersen et Natacha Regnier qui nous font le coup du parapluie. Un piano, une voix masculine puis une autre voix féminine, on a l’impression de gêner, d’être voyeur ou plutôt entendeur, d’être de trop. Laissons-les tranquilles vivre leur amourette et retirons-nous sur la pointe des pieds.

Noir Désir déboule pour réveiller tout le monde avec Le Roi. Des guitares agressives, une rythmique lourde, un saxo ou une clarinette survoltée et des chœurs féminins pour jouer avec Cantat. Soyez prudentes les filles…

Juliette nous transporte dans le bayou avec un blues bien troussé pour s’approprier La Complainte des Filles de Joie à croire qu’elle a fait ça toute sa vie… euh, le blues… Et quelle interprétation !

Arthur H et Miossec mettent leur organe vocale très mâle au service des traits d’amour signé par Georges. Des superbes textes, La fille à cent sous et La non demande en mariage, de belles interprétations même si celle d’Arthur est un peu noyée dans le mix et mal audible.

Magyd Cherfi amène du reggae dans sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète et Subway le groupe féminin de Lozère, de la pop pour Mourir pour des idées.

Brassens verso

Ses flatuat nec vergitur

La pochette est un dessin signé Gérard Lo Monaco qui illustre bien qui était Brassens. Un petit bonhomme, une moustache, une guitare. Ah ! Et une pipe.

Entendu : « Brassens c’est des textes longs et de la musique qui fait toujours plom, plom, plom… ». C’est pas faux. Un autre m’a dit : « C’est un quartier d’Marseille, zyva, bouffongue, congue ! »

L’homme doit paraître incongru aux oreilles de la génération Tik Tok, FB, Twitter et autres réseaux asociaux. Et encore, le connaissent ils ? L’oient-ils ? Les textes leur sont trop longs et les musiques font plom, plom, plom…

Bon j’avoue que parfois les musiques de Brassens me semblent du copié-collé. N’en déplaisent aux oreilles de pointus qui clament que sa musique est originale et très variée, mes cages à miel ont la paresse de ne point faire la différence, parfois. D’ailleurs, entre Il n’y a pas d’amour heureux et La prière, le grand Georges s’est pas trop foulé. Peut-être parce que les textes n’était pas de lui ? Il se souvenait plus ? En tout cas Aragon et Francis Jammes se retrouve affublée de la même mélodie… pratiquement. Pas grave, sur cette compil Saez s’empare de La Prière pour la transformer en une incantations infernale et Tanger avec Keren Ann du texte d’Aragon pour une bluette sympathique.

Et si vous laissez trainer le laser (ce qu’Obi-Wan ne fait jamais) vous entendrez les Stances à un cambrioleur par Géraud (moi non plus connais pas) juste accompagné d’une guitare et d’une basse pour une version plus crade, moins léchée que les autres présentes sur ce disque, mais pas la moins intéressante.

Cerise sur le gâteau et c’est moi qui offre. La chanson n’est pas sur l’album. C’est une reprise de Fernande, traduite au féminin et interprétée par Karin Daviet, artiste lyonnaise. Mesdames, vous allez pouvoir chanter du Brassens.

Nous avons parcouru une partie (infime) des répertoires de nos trois mousquetaires de la chanson française – Brel, Brassens, Ferré – à travers les reprises de leurs pairs. Mais au fait, les 3 mousquetaires n’étaient-ils pas 4 ? Bin si Sissi ! Le quatrième c’est Murat, bien entendu. Je n’ai pas trouvé de compilhommage à l’auvergnat. Du moin,s une par ses célèbres pairs qu’il dézingue dés qu’il en a l’occasion, ceci explique peut-être cela. En attendant qu’il soit mort, découvrez Murat ici : bin cliquez !

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. juliette dit :

    Brassens est mon préféré dans ta trilogie et il s’est foulé , je m’insurge : il a écrit plein de chansons
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Brassens#:~:text=Auteur%20de%20plus%20de%20deux,Trompettes%20de%20la%20renomm%C3%A9e%2C%20etc.
    Il était un homme simple et vrai qui ne cherchait pas les trompettes de la renommée mais les copains d’abord …

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