Bertrand Belin vous connaissez ? Pas grand monde le connaît ce rocker plus tout jeune (49 ans dont 30 ans de carrière !), parti cette année sur les routes de France décliner son nouvel opus « Persona ». Une dizaine de titres plutôt séduisants.
Bertrand Belin brillant au Briscope
En allant le voir au Briscope à Brignais l’autre soir, je me demandais : est-ce qu’il va nous resservir son album le Bertrand ?
Réponse : que nenni ! La belle surprise qu’il nous a fait le gars.
C’est vrai que l’album sorti il y a un mois ou deux – même si la musique est bien calé sur les textes – n’est pas vraiment une mine musicale pour les fanas des années 70 dont je fais partie. Les textes sont minimalistes et la musique aussi.
Belinesque !
Donc, circonspect, je me suis rendu à l’invitation du grand Bertrand, gentleman farmer assez strict et imposant dans sa veste sombre, sa chemise à motifs (la même que sur l’album il me semble) et ses pompes à bout pointu. Et bien oui, j’ai retrouvé pendant les deux heures de spectacle le minimalisme de l’album, mais pardon…. Pour ce qui est de la musique, on est allé assez loin dans le voyage ! Les arrangements Belinesque et les musiciens impeccables m’ont complètement fait oublier l’enregistrement studio de « Persona ». Entre les déhanchements du Bertrand pivotant sur ses talons pour improviser une esquisse de twist, les nappes de dream des deux synthés et le jeu discret et précis de Tatiana Mladenovic derrière les fûts, je reste bouche bée, envouté par des phrases musicales répétitives, mais jamais répliquées à l’identique.
Quant à Bertrand Belin, il aligne les riffs de guitare délicieusement agressifs. Musique somptueuse que nous offre pendant deux heures Bertrand Belin. Le plus beau, c’est que les textes posés dessus sont d’une simplicité déroutante.
Un exemple avec le titre : « De corps et d’esprit » :
Un point rouge, dans la nuit;
C’est une clope. Je te dis;
Un point qui danse dans cette colline,
on se ballade ici, ma main au feu.
Un ours qui fume, je n’en crois rien,
il faut que cela soit quelqu’une ou bien quelqu’un.
Qui suit un sentier, quelqu’un de transi;
quelqu’un qui fuit.
Qui cherche un pays, pour vivre,
vivant, de corps et d’esprit.
Bertrand Belin
D’accord, c’est pas la profondeur d’« Avec le temps » de Léo Ferré mais quand même, c’est un peu plus attractif que «les sardines » et « tournez les serviettes » de Patrick Sebastien (qui est très gentil paraît-il). Il en faut pour tous les goûts remarquez bien.
De Belin à Bashung
Belin termine son spectacle sur un hommage à Bashung (« le plus grand nous a quittés ») : « C’est comment qu’on freine ? ».
Très belle soirée que nous a offerte Bertrand Belin, personnage attachant et séduisant à la fois.
Même mon fils de 24 ans, adepte de Booba, PNL et Superpoze (si, si, les trois ensemble !) a été charmé. Papa était fier, pensez…..