AVE MADONNA

Un jour, ça arrivera. Forcément.
Ça arrive à tout le monde, même aux stars interplanétaires.
Donc, un jour sans doute, m’installerai-je à ma table tôt le matin pour petit-déjeuner, je me connecterai à un quelconque réseau social (Facebook existera-t-il encore ?) et je recevrai la nouvelle en pleine face, VLAN !
Je partirai travailler et j’y penserai tout le temps. La journée aura beau être lumineuse, estivale, ou bien pluvieuse et venteuse, cela n’aura aucune importance. Je serai triste, peut-être m’éclipserai-je quelques temps pour pleurer.
Madonna m’accompagne depuis l’âge de 12 ans.
A la mort de Madonna, ce sont toutes ces années de ma vie qui partiront avec elle, définitivement.
Je sais, tout a été dit sur Madonna. Jusqu’à la couleur de ses culottes, quand elle en porte.

Madonna's dead ? No ! Maradonna !

Elle a été photographiée sous toutes les coutures, elle s’est montrée nue, habillée (avec classe ou très mauvais goût), elle a montré ses seins, ses gosses, ses maris, ses amants, et actuellement, elle partage régulièrement des moments de sa vie avec toute sa grande famille au Portugal, au Malawi, ou dans son appartement à New-York. C’est elle d’ailleurs qui, dès 1990, avait initié cette mode chez les stars, en acceptant d’être filmée non-stop dans un film intitulé « In Bed with Madonna », du bel Alex Keshishian.

Mais commençons par le commencement.

Au début, il y eut…les Wanna Be’s !

Je me rappelle très bien la première fois que je l’ai vue. Je feuilletais un magazine pour ados de l’époque (Ok ou Podium) et je tombe en arrêt devant une nana que je trouve belle mais super provocante, avec sa mini-jupe vert caca d’oie, ses collants en résille, tous ses bijoux (bracelets, colliers, boucles d’oreilles…), son nombril et son soutif à l’air. Elle est face à un micro, les bras en l’air, un tambourin dans les mains, elle chante, elle semble vraiment s’éclater.
Oui, je crois que c’est cela qui m’a immédiatement fasciné chez elle, elle adore ce qu’elle fait et elle assume !
J’ai bien sûr eu envie d’écouter ce qu’elle chantait, alors ma mère m’a acheté son album, un 33 tour, « Like a virgin ». A partir de ce moment-là, je suis devenue fan inconditionnelle.

Ce qui frappe quand même en visionnant son premier concert, c’est l’énergie dingue qui se dégage de cette femme !

Il ne faut pas oublier que Madonna, avant d’être chanteuse, a suivi une formation de danseuse. Elle voulait en faire son métier et a travaillé dur pour cela. Toute personne qui une fois dans sa vie s’est frotté à cet art qu’est la danse (classique, moderne, contemporaine…) sait de quoi je parle.
Bon, après on connait la légende : Madonna a quitté Détroit, est partie à New York avec 35 dollars en poche pour tenter sa chance. La suite, on la connait aussi.

Mais ce qui me fascine encore maintenant quand je revois ce concert des années 80, c’est son enthousiasme, sa force de vie, son talent indéniable pour la danse (elle bouge bien, elle est douée), et elle ne chante pas trop mal.
Ce fut un véritable raz-de-marée dans l’univers de la pop, et dans ma vie. Surtout dans ma chambre située sous les toits de la maison familiale, puisqu’en quelques mois, les murs se sont recouverts de posters de mon idole. A 12-13 ans, j’aimais la musique et je dansais depuis l’âge de 6 ans. Madonna m’a fait du bien en ce sens qu’elle semblait me dire : « toi aussi, crois en tes rêves. Si j’y arrive, tu y arriveras aussi », et c’est quand même vachement stimulant pour une ado timide, pas trop bien dans sa peau.

Madonna 1st album

Après son deuxième album, j’ai vite acheté le premier intitulé « Madonna » avec notamment les succès Everybody et Holiday. Et j’ai attendu patiemment le 3ème album.
Des Wanna Be’s ou Madonna Wannabe (traduisez « être comme Madonna ») se sont alors mises à fleurir dans le monde entier : des milliers de jeunes filles se sont habillées comme elle, un raz-de-marée de gros nœuds dans les cheveux et de bijoux, crucifix, mitaines, sous-vêtements fluos…Moi, j’étais trop timide alors je m’amusais en cachette dans ma chambre à me maquiller outrageusement, à remonter mes jupes ras la touffe et à prendre des poses sexy devant mon miroir tout en fredonnant « I’m burning up, burning up for your love ! ».

29 août 1987 : mon premier concert

Les grandes vacances se terminaient et avant d’entamer ma rentrée en 3ème au collège, ma mère et moi sommes parties à Paris pour assister au concert, LE concert du siècle s’il vous plait, 100 000 spectateurs agglutinés au Parc de Sceaux sous une chaleur écrasante pour voir Madonna !

Bon, on n’a pas vu grand-chose (les écrans géants ne fonctionnaient pas), le son était mauvais, et quand je me mettais sur la pointe des pieds, je réussissais juste à voir un petit truc minuscule qui bougeait au loin sur la scène. Mais qu’importe, c’était une ambiance de dingue !
Tout ce petit monde est ensuite rentré calmement par le métro apprêté exprès pour l’occasion.
Ma mère et moi reparlons souvent de ce moment, 34 ans après, souvenir d’une époque définitivement révolue.

Madonna a été présente quand mes parents ont divorcé (« Oh Father »), quand je me suis ouverte à la spiritualité (« Frozen »), quand j’ai recommencé ma vie (« Music », « Hang up »), quand j’ai loué mon premier studio à Lyon, 7ème étage sans ascenseur Quai de la Pêcherie (« Candy Shop »).

On peut dire tout le mal que l’on veut sur cette artiste :

Elle chante mal

Sa voix n’est certes pas exceptionnelle mais chanter et danser pendant 2 heures de show n’est pas chose aisée !

Je dirais plutôt qu’il y a eu un avant « Evita » et un après. Il s’agit du film d’Alan Parker sorti en 1996, Madonna y joue le rôle d’Eva Perón, pour lequel elle prendra des cours de chant. Sa voix change, est embellie d’un beau vibrato, et cela s’entend à l’écoute de l’album Ray of Light qu’elle sortira en 1998.

Cependant, quand elle chante dès 1984 « Love Don’t live here anymore », elle assure quand même niveau voix ! Je préfère presque sa version, plus sensuelle, plus dramatique, à la chanson originale de Rose Royce.

C’est une droguée

Du sexe, certainement.
Du botox et de la chirurgie esthétique, oui.

Mais que quelqu’un me montre une photo de Madonna ivre ou complètement shootée ? il n’y en a pas. C’est une athlète avant tout, elle a consacré sa vie au sport avec une hygiène de vie irréprochable, elle a sculpté son corps pour devenir une bête de scène et réaliser des shows magistraux qui restent pour moi parmi les plus beaux, avec des danseurs triés sur le volet et des chorégraphies magnifiques.

Le plus réussi est certainement The Girlie Show en 1993 :

Tout y est réuni : le sexe, l’émotion, la danse, et une bonne dose d’humour !

Elle est idiote

Non, c’est évident.

Madonna s’intéresse à tout, à tout le monde. L’attention qu’elle porte sur le monde et les gens n’a pas de limite. Elle aime tous les arts et le fait partager avec un maximum de personnes, en particulier les jeunes qu’elle embauche pour ses spectacles, à qui elle donne à chaque fois la chance incroyable de voyager dans le monde entier et de s’ouvrir aux autres cultures :

Je pense vraiment qu’elle n’a jamais oublié d’où elle venait et qu’elle peut rester accessible, prête à offrir beaucoup aux autres, à condition qu’ils travaillent dur, comme elle :

Avec le temps, va tout s’en va ?

J’ai lâché Madonna après son album « Hard Candy » (2008) qui déjà à l’époque, m’avait déçue.
Pourquoi cette déception ? Certainement inquiète face au succès grandissant d’une Lady Gaga ou d’une Britney Spears, Madonna cherche à nous convaincre en permanence qu’elle est encore capable d’être dans le vent, que le temps n’a pas d’emprise sur elle. Depuis 2008, artistiquement, musicalement, je trouve qu’elle tourne en rond, ne se démarque plus, cherchant plus à ressembler aux autres (qui sont loin d’être tous talentueux) qu’à être elle-même et à suivre ses intuitions. Comme si son ego avait pris le dessus sur l’art lui-même. Tout le contraire d’un David Bowie, certainement, qui a su rester fidèle à ses valeurs artistiques.

Bitch I'm Madonna

J’ai quand même failli mourir de déception en écoutant cette daube « Bitch I’m Madonna », avec un clip tout pourri dans lequel Madonna se met à faire du Nicki Minaj. Voilà, c’est ça. Madonna fait du Justin Timberlake, du Kanye West, du Maluma, du Swae Lee… parfois ça fonctionne (« Medellin » est assez réussi) et des fois ça craint vraiment.

En écrivant cet article, je me rends compte à quel point elle est une artiste accomplie, qui a su innover, conquérir, charmer, elle n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit. Le jour où elle en prendra conscience, peut-être me séduira-t-elle à nouveau.

Qu’importe

Madonna reste une sacrée bonne femme, partie de rien pour atteindre les étoiles.
Ses chansons, ses spectacles apportent du réconfort dans ma vie, une énergie à laquelle j’aime régulièrement me ressourcer. Quand je n’ai pas le moral, j’écoute Madonna. Quand je me dis qu’il faut que je me bouge les fesses et que je fasse du sport, je me mets à pédaler en écoutant Madonna.
Et le ciel s’éclaircit alors, miraculeusement.
C’est sûr que je chialerai comme une gamine le jour où elle disparaitra… A moins qu’elle nous enterre tous. Elle en est bien capable !

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. blackbonnie64 dit :

    Mon corps est une arme disait elle! Et cette photo de Herb Ritts pour la photo de True Blue! Elle est sublime!!!

    1. Globrocker dit :

      Merci BB.

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