MFAM #3 – Trailer TWELVE MONKEYS – Terry Gilliam
Les singes en hiver
Avant de commencer à dire quoi que ce soit sur ce monument qu’est « Twelve Monkeys », il faut rappeler l’excellence de « La jetée ». Ce moyen métrage de Chris Marker dont s’inspire Gilliam, composé uniquement de photos commentées en voix-off, laisse dans la mémoire une trace aussi sévère qu’un coup de pelle asséné par Dupontel dans « Bernie ». « La jetée » vous sonne. « L’armée des 12 singes » en est la version un peu plus grand public, même si la réalisation de Gilliam peut concourir sans problème dans le couloir des auteurs et laisser loin derrière ses petits copains dans le marathon des meilleurs films.
Ce qui séduit le plus dans ce récit de voyage dans le temps, c’est cette façon qu’a le cinéaste d’ouvrir les portes à différentes interprétations sans en refermer aucune. Bruce Willis est ici ce qu’a été Arnold Schwarzenegger dans « Total Recall » cinq ans auparavant : un mec qui accomplit vraiment son voyage, dans le temps ou sur Mars. Ou un gars perché, passablement fatigué de la tête, qui imagine tout. Dans le cas d’Arnold, c’est normal, il subit une injection. Bruce, lui, a encore moins de chance et se fait carrément trépaner !
Le pourquoi du comment
La force des « 12 singes » est de pouvoir tout à la fois satisfaire les amateurs d’émotions fortes et ceux qui, beaucoup plus regardants, cherchent toujours le pourquoi du comment. Et ceux-là peuvent voir et revoir le film avec le même plaisir, la plupart de leurs questions restent toujours sans réponse. Et apprécier tout autant la mélancolie qui baigne le film, comme si les singes du titre ne connaissaient que l’hiver.
Zoophiles et militaristes passez votre chemin, je continuerai à crier vive l’armée et vive les 12 singes tout en vous emmerdant.
Cerise de taille sur le succulent gâteau : le tango d’Astor Piazzola arrangé par Paul Buckmaster ne vous lâchera plus !