J’ai toujours eu du mal avec les Strokes. La sortie de leur premier album avait été tellement surmédiatisée, sur vendue par toute l’intelligentsia rock parisienne relayant la hype US. Ces spécialistes spécialisés annonçaient la résurrection du rock. Rock’n’Folk les affichait en une de leur numéro de Septembre 2001 avec chronique de l’album et 4 étoiles. Mais pas disque du mois, quand même, il y avait les White Stripes avec White Blood Cells, heureusement. Dans le numéro de Novembre 2001 de Compact, magazine disparu aujourd’hui, les glandeurs new-yorkais avait droit à une pleine page avec pour titre « La relève qu’on attendait ». Même Rocksound, consacré habituellement à la musique qui fait du bruit (beaucoup de bruit) se fend d’une chronique modérée de l’album des Strokes. Etc. Etc.
D’autant plus que le groupe continue aujourd’hui à se fâcher pour se réconcilier afin de relancer la machine à cash en sortant des albums sans grand intérêt. Les Strokes aujourd’hui c’est du Hype And Roll. Mais Rock And Folk les aime bien puisqu’ils ont encore fait la une du numéro de septembre 2021 avec un article consacré aux groupes de 2001 où l’on constate que les autres étaient bien plus intéressants (Kings Of Leon, Kills, Von Bondies, Warlocks, etc.).
Strike pour les Strokes ?
Donc j’attendais l’album avec impatience. Me précipitais à sa sortie pour l’intégrer dans ma discothèque. Les premières écoutes furent assez décevantes. J’attendais un tsunami, je n’eu qu’un orage d’été. Je trouvais ça mou du genou, entendu déjà mille fois. Au fil des écoutes l’album se révélait comme un putain de bon album. Mais bon, de là à en faire tout ce foin, je préfèrerais le fumer, le foin.
Le futur du rock rentrera vite dans le rang quand la pochette de ce premier album, magnifique, fut censurée pour le marché américain et le beau galbe féminin en noir et blanc fut remplacé par un dessin de collision de particules et la chanson « New York City Cops » supprimées du track-listing. Sans que nos rockeurs bénis, porteurs de la bonne parole ne mouftent et se rebellent. Bien au contraire :
La nouvelle pochette est notre seule décision, tout comme le retrait de « NYC Cops »
The Strokes – Interview RNF Décembre 2001
Voilà pourquoi j’ai un problème avec les Strokes. Les prochains albums n’arrangeront rien, les trouvant fadasses et médiocres.
Evidemment, la hype qui précède ce groupe d’étudiants new-yorkais est aussi démesurée que ridicule. Alors, si ça peut en rassurer certains, les Oasis, Radiohead ou Manic Street Preachers ont tous flashé dessus. Il faudrait bien sûr vérifier ce que ça donne sur scène.
Vincent Hanon – RNF Septembre 2001
On va pas s’gêner. En effet, il ne me restait donc que le concert, l’épreuve du live pour me faire une idée définitive sur ce groupe. Mais, hélas, nous n’étions ni à New-York, ni à Londres mais juste au Transbordeur à Lyon en France. En plus ou en moins, si je me souviens bien, ce n’était même pas plein. Alors voici le compte rendu de ce concert. Le Glob me semble énervé, non ? Garanti sans édulcorants ni gluten.
Mercredi 13 mars 2002 – The Strokes – Lyon – Transbordeur
Je me faisais une joie d’aller voir ce groupe jouer sur une scène, tant j’aime ce premier album.
Quelle déception !
Il faut savoir que les Strokes devaient venir tourner en Europe fin 2001. Mais suite aux attentats nos rockers prirent les jetons de prendre l’avion comme des pucelles effarouchées. Donc pas de tournée promo. Seulement voilà, comme l’album marche bien, ces petits jeunes New-yorkais se devaient de faire un p’tit tour dans notre pays contraints et forcés par leur maison de disques. Pas vraiment l’idéal.
Après une première partie réveillée par les doux dingues de Stereo Total voilà nos Nouillorkais adorés qui déboulent sur scène. Euh, débouler n’est pas vraiment le terme. Plutôt 5 jeunes glandeurs (pléonasme) qui viennent faire leur boulot.
L’album de bout en bout avec, j’en ai compté trois, quelques inédits qui figureront certainement sur un prochain album qui ne devrait pas casser 3 pattes à un canard. Chiant, mais chiant !
Faut être barge pour aller écouter un album dans une salle enfumée, avec des pisseux et des pisseuses qui sautent dans tous les sens, trop heureux de voir en chair et en alcool leur groupe préféré.
De gauche à droite un bassiste appliqué de peur de rater une corde, pourtant y’en a que 4.
Un guitariste qui fait semblant d’être énervé.
Un chanteur bourré-camé-jetlagué-ennuyé, transparent, sans charisme, vêtu d’une veste simili hussard déchirée dans le dos pour se la jouer rebelle. Il a eu raison de la déchirer dans le dos car il passe son temps quand il ne chante pas, face à la batterie en train de boire des canons.
Puis un autre guitariste appliqué, tellement penché sur sa gratte qu’on a peur à tout moment de le voir tomber dedans. Heureusement, de temps en temps, il relève la tête, ouf ! C’est pas pour cette fois.
Et puis au fond un batteur fou, Muppets Show à lui tout seul.
Putain de ricains arrogants !
Rien ne se passe. Les vrais fonctionnaires emmerdés d’être là mais bien obligés. Ca dure à peine ¾ d’heure et… mais ils sont partis sans dire au revoir ! Ca tombe bien, moi je suis parti au milieu sans dire au revoir non plus ! Bien fait pour eux.
Alors ça c’est fait! Et je suis d’accord sur le fond sans prendre en compte l’aspect concerts puisque je ne les ai pas vus. J’ai adoré et j’aime encore le premier album, prometteur en diable pour l’un de ces groupes mainstream au coeur de la mode des groupes en « THE » des années 2000. Mais j’ai été tellement déçu par la suite discographique que je ne sais même pas ce qu’ils ont commis depuis le 2ème essai. Je pense qu’il y avait un réel potentiel chez ces gars là mais qu’ils n’ont pas su gérer le truc, que la hype leur est monté à la tête et qu’ils se sont fait bouffer. Dommage.
J’ai beaucoup ri en lisant cette chronique.
Ce qui ne m’empêche pas d’aimer beaucoup les Strokes, jusqu’à leur dernier album qui a tourné en boucle pendant des semaines sur ma platine.