Tout le monde connaît le film « Je hais les acteurs ». Mon credo, ce serait plutôt « J’adore les actrices ».
Ne vous méprenez pas, j’aime beaucoup celles qui ont énormément du talent, de Pauline Carton à Glenn Close. Mais celles que je préfère ont beaucoup plus de… comment dirai-je, pas forcément autant de… mais sacrément du répondant. Le genre qui déborde de générosité.
On ne dit pas souvent qu’on aime une actrice pour ses nichons ou son beau cul
(là, je l’ai dit) mais ce sont quand même des arguments que l’on ne pourra contester.
Prenons quelques exemples.
Sharon Stone
Il y en a une dont, dès qu’on prononce le nom, surgit l’image fugitive de jambes écartées et de bonheur entrevu l’espace d’une seconde. C’est à peine si on a compris ce que l’on voyait alors mais la séquence en elle-même possédait une telle charge érotique qu’elle est entrée dans l’histoire.
« Basic Instinct », tout le monde aura reconnu de quel film il était question, est loin d’être le meilleur tourné par Paul Verhoeven, excellent cinéaste dont le pouvoir subversif n’est plus à démontrer. Mais il aura permis à son interprète féminine principale, la belle Sharon, de s’inscrire les pieds joints dans la mémoire des vieux cochons des salles obscures et même dans celle des autres. Et peu importe qu’elle ait été auparavant blondinette insauvable (« Les mines du roi Salomon ») et qu’elle soit devenue depuis collet monté/cul coincé comme dans le remake américain des « Choses de la vie ». Sharon Stone n’a pour l’instant qu’un seul véritable titre de gloire, cette silhouette assassine qu’elle composait dans « Basic Instinct », mais quel titre de gloire ! Et ce n’est pas le décevant « Mort ou vif » (signé pourtant Sam Raimi) qui me contredira, avec pour se mettre sous la dent un petit plan d’un décolleté profond, en fait une plongée inattendue sur des seins apparaissant très rapidement dans l’échancrure très échancrée d’une chemise. En refusant catégoriquement d’apparaître nue à l’écran (elle est aujourd’hui une actrice qui se respecte), Sharon a mis à bas sa légende sulfureuse et c’est bien dommage.
Vivement qu’on la «revoye» à poil, y’a que comme ça qu’on l’aime !
Salma Hayek
Une autre que j’aimerais bien voir dans pareil attirail, c’est la jolissime Salma Hayek. Dont le minois et le petit fessier aperçu dans « Wild Wild West », film par ailleurs désolant, laisse augurer du meilleur. Avec Salma, vous permettez que je l’appelle Salma, mon histoire d’amour prend un tout autre chemin. J’exerce un métier qui me donne la chance de rencontrer les sujets de mes phantasmes. Femmes-sujets sonne quand même mieux que femmes-objets, non ?
Sharon, je l’ai rencontrée alors que je bavais déjà devant elle. La première fois, très sexy et très pro tout à la fois, elle n’a fait que confirmer tout ce qui est écrit au-dessus. La deuxième fois, elle m’a mis à genoux, carrément k.o. tant elle était, par ordre alphabétique, belle, intelligente, jolie, marrante, sacrément super, avec un sens de l’humour à vous faire mettre au rancard tous vos disques de Guy Bedos et de Bigard. Et quitte à passer une soirée rigolote, je choisirais sa compagnie à celle d’Elie Semoun.
Bon, revenons à Salma. Je l’avais vue dans deux-trois films et trouvée jolie. A Cannes, j’ai eu l’occasion d’assister à deux conférences de presse où elle était présente et le cours de ma vie en a été modifié, comme un chewing-gum longtemps malaxé et ramolli qui se bétonne sous un bureau de collégien. Elle si belle, si fragile, moi si penaud dans mon coin et, lorsque nos regards se sont croisés, j’ai su qu’il aurait fallu de peu pour que quelque chose se passât. Je n’ai pas voulu risquer sa carrière, pas voulu qu’elle quitte le soleil de Mulholand Drive pour venir prendre un deux-pièces à Villeurbanne et je n’ai pas agi comme je l’aurais voulu. Devant ceux dont les regards gueulaient : « Putain, vise la nana », j’ai failli me lever, aller la chercher, la prendre dans mes bras et lui dire : ne crains plus rien, Salma, je suis là.
Pourquoi y’en a, là, au fond, qui ricanent et qui disent ba ba ba, ils commencent à causer nichons et le voilà qui s’embarque dans le romantique comme un aspirant à l’Elysée dans le politiquement correct ?
Bon, il n’y a que ça qui vous intéresse ?
Les nichons ?
Alors, va pour les nichons.
Pamela Anderson
Les séries TV ricaines m’indiffèrent mais je confesse mon faible pour « Alerte à Malibu ». Et quand Pamela Anderson a pointé le bout de son nez (oui, aussi) au festival de Cannes, j’ai fait partie de ceux qui ont poireauté plus d’une heure dans une salle de l’hôtel Majestic en attendant qu’elle nous précipite dans son Grand Canyon. Car c’est bien l’effet géographique que me fit son chemisier, tendu à la verticale.
La Pamela, si ses parents l’avaient appelée Robert, ce serait des jumeaux !
Je n’ai jamais vu femme plus difficile à regarder droit dans les yeux. D’ailleurs, après une heure passée en sa compagnie, la moitié des journalistes ont filé chez un orthoptiste, pour se remettre les yeux dans l’axe. Les photographes ne savaient plus ou donner de la tête et du rouleau et l’un d’eux s’est même retrouvé dans le port avec son matos : c’est ça le risque, quand on travaille à reculons. Et aux puristes qui râleront, « c’est que de la gonflette », je répondrai que ça en est sans doute. Sans plus de commentaires !
Je n’évoquerai même pas le regard de braise que vous lance Sigourney Weaver quand elle répond à l’une de vos questions ni de mes rencontres avec Carole Bouquet, Virginie Ledoyen ou Jacqueline Bisset.
De toute façon, bande de jaloux, je vous raconterai plus rien mais je continuerai à adorer les actrices. Si possible déshabillées.
Quant aux acteurs, rien à foutre. Eux, ils peuvent aller se rhabiller !
Crédit photos : Jean-Charles Lemeunier