Cet album est un must have dans la discographie de Carlos Santana. S’il faut en avoir un c’est celui-là.
Abraxas est au rock ce que le Mojito est aux cocktails : un classique. Je n’ai pas choisi le Mojito au hasard. Elle est la boisson officielle de Cuba et les parfums des iles se retrouvent dans la musique de Carlos. Euh, Cuba c’est bien une île ? Comme la Guyane ? Naannn, j’déconne !
La recette est simple
4 cl de percussions en tout genre.
A Woodstock en 1969 les spectateurs découvraient en plus de cette nouvelle approche du métissage dans le rock et de l’armada de percussions, la remarquable performance de Michael Shrieve, un batteur de 20 ans qui asséna un solo de batterie de plus de 2 minutes à un public sous le charme et substances qui font rire.
1 jus de chant
Alors qu’il sait chanter, Carlos Santana ne chante que très rarement. Il a toujours préféré embaucher des chanteurs plus doués que lui (Alex Ligertwood, Leon Thomas, Leon Patillo, Gregg Rollie pour Abraxas, etc.) pour se concentrer sur sa guitare.
10 feuilles de métissage
C’est la grande particularité de la musique de Carlos Santana qui su mélanger avec génie le rock avec les rythmes et percussions en tous genres des musique exotiques. Il est l’inventeur du rock latino et donc, on peut l’affirmer sans risque, celui de la World Music.
2 cl de guitare
En plus de créer le rock latino, Carlos Santana a su imposer un son de guitare. Il a son son. Ne dit-on pas quand démarre la musique : « Sonson est arrivé » ? (Ouais je sais, c’est nul) N’importe qui peux identifier facilement Santana par le son et le style du guitariste moustachu. Enfin, n’importe qui, n’exagérons pas, ceux du moins qui ont l’oreille.
1 cuillère bien remplie de fiesta sans masque, sans geste barrière. Un truc du siècle dernier que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
Parce que la musique de Santana est une ode à la danse, au trémoussage de cul, aux frottis-frottas langoureux ou fougueux, au mélange des fluides, au partage de la sueur et des larmes de joie.
Voilà ce qu’est Santana, un putain de mélange des genres qui vous fait grimper aux rideaux.
Vade rétro Santana
Abraxas est tiré d’un roman écrit par Hermann Hesse, Histoire de la jeunesse d’Émile Sinclair, (titre original : Demian. Die Geschichte einer Jugend) publié en 1919. Dans ce roman philosophique Abraxas apparaît comme un dieu image du divin et du diabolique.
L’oiseau cherche à se dégager de l’œuf. L’œuf est le monde. Celui qui veut naître doit détruire un monde. L’oiseau prend son vol vers Dieu. Ce Dieu se nomme Abraxas.
Hermann Hesse
Abraxas ou Abrasax, ou Abracax est un terme gnostique (rien à voir avec les pâtes) qui désigne les 365 émanations de l’être suprême, pour certains chrétien le terme désigne un démon. J’vous la fait courte parce que je vous avoue ne pas avoir tout compris à ces trucs religieux. Vous voulez en savoir plus, référez-vous à Wikipédia et fouillez, enquêtez.
Musique de chambre
Ce deuxième album de Santana sort en 1970 et restera 6 semaines numéro 1 des charts américains. Il est considéré aujourd’hui comme un classique. Cet ouragan de claviers, de percussions et de grosses guitares contient ce qui sera le patrimoine de Carlos Santana, à savoir les tubes Black Magic Woman (reprise d’un titre de Fleetwood Mac), Oye Como Va (moi ça va, merci) et Samba Pa Ti (Juliette t’iste), toujours joués et plébiscités. Les titres sont courts, l’album plus commercial mais tout ça sera transcendé sur scène ou la bande à Santana se fera un joyeux plaisir à s’éclater musicalement s’approchant du jazz avec multiples solos. De toute façon, sur disque Santana c’est bien mais sur scène c’est encore mieux.
Combien de fois j’ai écouté cet album, la pochette dans une main. Parce que la pochette donne le ton. Un joyeux bordel de lumières, de couleurs, de sensualité. A regarder ce tableau, on devine que la musique est une ode à la joie, à la danse, à la fête, au rock. Latino certes mais bien rock.
Combien de fois j’ai écouté cet album à fond dans les enceintes, fenêtres de ma chambre ouverte à sonoriser tout le quartier. J’espère que les vieux qui jouaient aux boules ou au moins un d’entre eux , a découvert cette musique, a découvert Santana et s’est trémoussé avant de tirer ou de pointer.