C’était dans les années 80. Mitterrand venait d’être élu président de la république. Il avait promis de libérer les ondes. Mais à peine la nouvelle de son élection tombée sur les téléscripteurs des grandes rédactions, c’était la ruée vers les ondes FM. Lire ici un historique de la naissance des radios FM.
Des radios encore libres
Des milliers de radios libres (elles l’étaient à l’époque) se mirent à émettre sur la bande FM. Certaines avec la bite et le couteau d’autres avec des gros financiers derrière eux qui avaient senti le filon (Baudecroux – NRJ, Alberti – Contact et Nostalgie, Pérez – Scoop).
Mais tout ça restait de l’amateurisme. Mais on se marrait bien.
Mon premier casting radio avait consisté à lire la météo dans un micro un quart d’heure avant de prendre l’antenne ! En fait le « directeur d’antenne », si on pouvait appeler ça comme ça, n’en avait rien à foutre du fond, il n’y avait que la voix qui l’intéressait. Et comme j’avais une voix de radio, roulez jeunesse et parles dans l’micro.
Qu’est-ce qu’on s’marrait !
Quand on prenait l’antenne c’était pour 2, 3 voire 4 heures d’émission qu’il fallait animer et alimenter avec nos propres disques.
Sans compter les horaires loufoques. 23h – 4h du matin. On travaillait pour les boulangers. On tenait à coup de vin blanc, de bière et on finissait dans un état lamentable. Fatigués, bourrés. Et les conneries qu’on racontait à l’antenne ! Mais on se marrait ! Et les 3 auditeurs qui nous écoutaient également. Enfin 3, certainement plus car lorsqu’on demandait à nos auditeurs de téléphoner pour nous raconter en direct ce qu’ils faisaient ou une grosse blague et autres conneries, le téléphone sonnait ! Miracle ! Donc nous étions écoutés.
L’autre avantage de cette formule très « radio-libre », les animateurs se chargeaient de leur programmation musicale et donc celle-ci leur ressemblait et non une pseudo couleur d’antenne fade et consensuelle. Ça viendra plus tard.
Donc en tant qu’auditeur je savais que je pouvais écouter untel plutôt que l’autretel qui allait, je le savais, me gonfler avec ses disques car non compatible avec mes sensibilités musicales. Mais qu’importe, c’était fun !
Pierre Péchin (paix à son âme)
Ce sketch de Pierre Péchin, m’a toujours fait marrer car c’était notre quotidien à nous les animateurs de radios pirates : les invités qui venaient pas, les platines qui ne marchaient pas, le matériel en rade, les disques abîmés.
Les animateurs. Comme vous avez pu le lire ci plus haut, les « patrons » d’antenne plaçaient un peu n’importe quoi derrière les micros tant qu’ils venaient avec leurs disques et bossaient gratos. Résultat, pléthores de mecs qui s’y croyaient mais incapables d’aligner deux mots, sans rien à dire, ou qui abusaient de la chambre d’écho. Du pur délire. En même temps, ça n’a pas changé beaucoup aujourd’hui. Si ? Ah bon….