Puzzle trop de pièces – Let It Bleed

Celui-là, il m’a fait saigner les yeux. Surtout à la fin quand je me suis retrouvé avec la cinquantaine de pièces blanches, beiges, beiges claires, marron pâle, blanc cassé (les couilles). Facile, la photo de la pochette mais c’est la fin qui est terrible et j’ai bien faillis abandonner. Ça aurait été une grave prévarication. Alors grâce à la résilience, la bienveillance, la transparence, mon acharnence (le correcteur orthographique viens de faire une nervous breakdown !), avec des pauses ravitaillement, j’en suis venu tabou en 122 minutes et 52 secondes et une poignée de figues .

300 pièces c’est beaucoup. C’est pourquoi je vous propose une version pour feignasses et je sais qu’il y en a, j’ai les noms ! 48 pièces. Le puzzle pour les nuls. Fastoche ! Mais attention, il y a un piège, une légère difficulté pour vous amuser et vous énerver. Allez, débrouillez-vous. Amusez-vous. N’oubliez pas, ne vous acharnez pas si ça ne fait pas clac ! Ce n’est pas la bonne pièce, ou elle est à l’envers, ou elle sentait pas bon.

Automatic Charger

Robert Brownjohn fait partie de la garde rapprochée de Keith Richards. Robert, on va l’appeler Bob, ce sera plus simple, est aussi graphiste et ça tombe bien. Le guitariste demande à son pote de s’occuper de la pochette de leur nouveau disque, nous sommes en 1969 et le disque doit s’appeler Automatic Charger. Bob imagine un empilement d’objets plats et circulaires – pizza, pneu de vélo, bobine de film, cadran d’horloge – sur une platine disque qui permettait d’écouter plusieurs vinyls à la suite. Un truc que le moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, bla, bla, bla… L’ancêtre de l’Ipod.

Le tout est surmonté d’un gâteau de mariage bien crémeux et coloré avec les figurines des Stones en train de jouer, qui sera cuisiné par Delia Smith :

A l ‘époque, j’animais une rubrique d’ économie domestique en duo avec un photographe culinaire qui travaillait dans la pub et pour des magazines. Je réalisais tous les plats sur commande. Un jour, on m’a dit que tes Rolling Stones avaient besoin d’un gâteau pour une pochette de disque. C’était un boulot comme un autre. Ils voulaient quelque chose de très kitsch et criard.

Delia Smith

C’est comme si Jean-Baptiste Mondino avait demandé à Maïté de lui préparer des moules farcies frites pour le nouvel album de Johnny Hallyday.

Let It Bleed

Au verso de la pochette, la composition est fracassée. Le disque en miettes. La pizza entamée, le pneu crevé, le bras de lecture écrasé, le gâteau découpé et ne reste debout que Keith Richards, pote avec Brownsjohn.

Le disque sortira avec un nouveau titre, Let It Bleed, mais l’illustration restera tant les Stones ont appréciés le travail de Bob et de Delia Smith. La couverture sera qualifiée par Rolling Stone, le magazine, de :

La pochette la plus ringarde depuis Flowers

Rolling Stone
Let it bleed, Rolling Stones 1969

L’album sera considéré comme un des meilleurs des Stones, si ce n’est le meilleur. La pochette fut désignée comme l’une des plus grandes couvertures d’album de tous les temps. Le Royal Mail (la Poste anglaise) choisira le visuel pour l’édition d’une série de timbres consacrée aux albums classiques. Pas mal pour une ringardise.

Le timbre Let It Bleed

4 commentaires Ajoutez le votre

  1. blackbonnie64 dit :

    Moi j’ai saigné des dents!… Avec le 48 pièces, dont certaines pas dans le bon sens!

  2. Globrocker dit :

    🙂 J’l’avais dit : pas dans l’bon sens !

  3. juliette dit :

    J’ai dégusté le très bon morceau de gâteau

    1. Globrocker dit :

      Bon ap !

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