Zorro rentrait tranquillement d’une mission particulièrement dangereuse pendant laquelle il devait empêcher le sergent Garcia d’écraser la divine Conchita, bonne du Padre Estéban, avec son ventre rebondi pendant leurs ébats de mouton. Mais Zorro était chafouin et en voulait à Tornado son fidèle destrier. Il faisait la gueule Zorro (vous l’avez l’jeud’mots ? Non ? Cherchez pas, y’en a pas.). Il avait interdit à Tornado de boire comme un trou à l’abreuvoir municipale pendant qu’il menait à bien son périlleux sauvetage. Mais Tornado est un boit-sans-soif incapable de refuser une tournée. D’autant plus que Jolly Jumper était en train de noyer son chagrin car Lucky Luke ne tirait plus plus vite que son ombre et qu’il était mort. L’ombre s’était entraînée avec acharnement et venait de dézinguer son double d’une balle entre les deux yeux. Chienne de vie pour un cheval privé de son cavalier célèbre. Restait le chien Ran Tan Plan qui n’avait qu’une idée fixe, se mettre minable.
Donc, écrivais-je, durant tout le trajet du retour, il avait passé son temps à s’arrêter pour pisser. Alors que la grotte qui servait de repaire à Zéhrros (contraction de héros et Zorro qui déteste qu’on l’appelle comme ça) était en vue, le cheval avait encore une fois envie de se soulager contre un arbre. Zorro, dépité, sauta à terre souplement et dit à son cheval :
« T’exagères Toto (le p’tit nom que (attention spoiler !) Don Diego de la Vega donnait à son équidé éthylique quand il était exaspéré)
GlobRocker
Bon, allez, pipi Tornado !
Mais c’est la dernière fois on est bientôt arrivés. » (Il n’a pas vraiment dit ça à la fin, c’est moi qui en rajoute pour l’intrigue)
Pipi Tornado ! L’expression ne tomba pas dans l’oreille d’un Montpelliérain sourd. Ni d’une Montpelliéraine punk. Ni d’un Bernardo sourd et muet. Le groupe était né, nous sommes en 2019 juste avant le Covid. Premier gag des Pipi Tornado.
Mais ils s’accrochent. Répètent, écrivent, travaillent pour sortir un premier EP chez PIAS en avril 2022 sobrement intitulé Pipi Tornado.
Mais c’est qui Pipi Tornado ?
Mélodie (chant, guitare, claviers) une chanteuse loufoque, bien barrée, mélange de Nina Hagen pour la voix, Annie Cordy pour le comique. Pour l’accompagner, ils sont trois : Samuel (batterie, composition, direction) Eric Muller (guitare) et Lionel Puyal (basse).
Et ça dépote ! Des grosses guitares, des mélodies implacables (d’habitude, avec moi, elles sont imparables) et surtout ce mélange de musique et de déconne fait du bien. Efficacité, humour, bruit, mélodies, arrangements, costumes, look, rien n’est laissé au hasard et le tout forme un mélange homogène et cohérent. Du rock humoristique.
Ecouter Pipi Tornado, pour nous qui aimons les guitares et le rock, est une vraie jouissance. Ils n’ont pas révolutionné le genre mais au moins ce n’est de la merde infâme paupotunée (pipi, caca, popo, fallait que j’la fasse cell’là !) Ils viennent de sortir un EP de 5 titres qui passe crème fastoche. Ma préférée étant la sauvage Spider (Gloria Mix) avec Pipi Of The Apes (j’adooore le clip !) puis Rats, bref tout l’EP. Il n’y a plus qu’à attendre une vrai album et de les voir sur scène.
En vrai, Pipi vient de Pippi Langstrumf, le prénom original suédois de Fifi Brindacier, devenue une des premières icônes féministes et Tornado, c’est le cheval de Zorro.
Oh putain c’est excellent! Merci maître! et si tu permets je vais relayer.
Quelle banane ! c’est cool et j’ai aussi pensé de suite à Nina Hagen pour la voix !
Merci