Kanibalekter s’est toujours demandé pourquoi ses parents l’avaient affublé d’un tel nom… Question de mode, sans doute. Prédestination oblige, ce pauvre Kani s’est jeté à corps perdu dans le cinéma, écrivant ici et là des articles parfois enlevés — mais par qui ? —, jusqu’à en arriver à une conclusion qui le désole encore : Kanibalekter n’est pas un type dans le coup, il n’applaudit pas la dernière comédie qui fait crouler de rire tout un pays, n’adore pas les jeunes stars en herbe ni les cinéastes en odeur de sainteté. Il s’en fout des modes, peut se retrouver là où lui-même ne s’y attendait pas mais surtout, surtout, le Kani a des goûts qui sentent la naphtaline.
Imaginez un peu : ce type-là ne jure que par le passé. Il voue un culte au cinéma muet, au cinéma des années trente, au cinéma des années quarante, au cinéma des années cinquante, au cinéma des années soixante. Il commence à peine à se dire que le cinéma des années soixante-dix n’était finalement pas si mal. Après… après, c’est au coup par coup mais, globalement, ça le désole.
Allez y comprendre quelque chose.