Deuxième album de mes jeunots préférés (chui obligé, c’est la famille !). Il s’intitule Colors.
Le deuxième exercice d’un artiste est toujours un peu compliqué. Soit il a tout mis dans le premier et le deuxième paraît un peu fade et montre ses limites. Soit il fait la même chose mais cela lui sera reproché. Et, d’une certaine façon, ça montre aussi ses limites. Soit il sort un album différent.
Du noir et blanc à la couleur
C’est ce qu’à fait Heady Whispers avec ce Colors. Certes, ils ne se sont pas mis au musette batave, mais cet album sonne plus acoustique moins synthétique. Les chansons lorgnent vers une pop plus mélodique, elles sont mieux construites et, même chose, côté production avec une ensemble plus aéré, pointu, moins musique lounge de mauvais restaurant branché. Tous les titres sont signés par le duo, à part une reprise bien troussée de Sonny & Cher (autre duo). Le tout gâché par un dernier titre qui n’a l’air là que pour honorer les quotas, amortir le pressage, remplir les espaces. Bref un truc infâme complètement raté qu’ils auraient mieux fait de proposer à Céline Dion.
ERRATUM (à mes souhaits) : en fait, après avoir écouté de nouveau cet album géniaaaaal, ce dernier morceau « In Awakening » n’est pas si mauvais. C’est seulement qu’il est mal placé. D’abord, c’est un bonus sur le CD. Je me méfie toujours des bonus. Ensuite il arrive juste après la reprise d’un standard immortel, un tube titanesque, un hit universel qu’est la chanson de Sonny & Cher. Et il est là en fait le problème. Ce titre ne fait pas l’poids. Je pense que c’est ça.
Côté voix, ça va mieux. Celle de Diane s’affirme et elle ne se contente plus d’être le contrepoint aigu de celle plus grave du mâle. Elle est plus posée et met en valeur les mélodies du groupe. Et je dis pas ça parce qu’elle m’a accordé une interview exclusive et que sa maman est fan de Bowie. Non, non, non, non, non, non…
J’ai l’album depuis 3 semaines alors qu’il ne sera dispo que mi-octobre et un peu avant sur les plateformes de streaming. Et toc. Et, en plus, cerise dans l’torchon, en exclusivité mondiale, voire universelle, j’ai rencontré Diane, la chanteuse d’Heady Whispers pour une petite conversation entre amis. Elle est charmante, parle beaucoup, vite et tenait une crève apocalyptique ce jour-là. Alors qu’elle éternuait dans ses ravioles au foie gras, j’ai pris une souris d’agneau excellente.
L’interview exclusive
Question : Quel est ton parcours d’artiste ? Tu chantais avant Heady Whispers ?
Non je ne chantais pas avant en dehors du lycée; avec des copains on avait fait des chansons des Red Hot Chili Peppers. J’ai fait du piano pendant longtemps et j’ai surtout fait beaucoup de danse
Question: Comment s’est fait la rencontre avec le Dodo et qu’est-ce qui a provoqué la constitution du duo ?
Diane : Alors, avec Dorian on s’est rencontrés à l’époque où il était batteur dans Lift Up et moi je sortais avec un des musiciens du groupe. On a bien accroché, on s’est vite bien entendus et on est restés potes. Il m’a fait faire un essai de chant sur Shivers de Lucy Rose. Il s’est avéré que je ne chantais pas faux. On a enregistré notre première chanson Skin To Bones et le projet est parti de là. On ne s’appelait pas encore Heady Whispers mais Eventide.
Et Dorian vient mettre son grain d’sel : Quand je l’ai rencontré j’étais encore dans mon ancien groupe. Quand il s’est dissout, j’ai proposé à Diane d’enregistrer sur un des morceaux du premier EP, que j’avais fait sans vraiment savoir ce que ça allait être. Elle m’a bluffé par sa facilité à sortir une voix très juste dès le début, même mal échauffée et sans entrainement. En parallèle, notre amitié avait grandi et une grande complicité nourrissait et se nourrissait de notre musique.
Question : Comment se passe l’écriture des morceaux ? Chacun son rôle ? T’es plutôt paroles, musique, les deux ?
Je ne participais pas trop aux premiers morceaux. J’étais en plein dans mes études de psycho alors que Dorian baigne dans la musique depuis toujours. Il avait déjà les morceaux de prêts. On a travaillé deux trois trucs de mélodies ensemble, mais j’ai juste posé ma voix.
Et puis j’ai eu de plus en plus l’envie de participer parce que ça me plaisait. On travaille un peu chacun de notre côté. Sauf pour la musique, là c’est Dorian. Je ne me sens pas encore prête. Mais je m’y met. Il faut que je me remette au piano. C’est plutôt les paroles mais je met mon grain de sel.
Question : Pourquoi en anglais ? Pas d’envie de textes en français ?
C’est comme ça. On est plus à l’aise avec l’anglais. C’est une langue qui sonne mieux. On a fait un texte en français mais pas très joyeux. On le garde pour plus tard, ou jamais.
Question : Contente de Colors ? Qui a eu l’idée de la pochette ?
Diane : C’EST MOI ! Et on est bien contents du rendu. Quant à l’album, on l’a fait écouté un peu et on sent une évolution par rapport au premier.
Dorian (mais t’es encore là ?) : C’est notre deuxième EP qui s’axe un peu plus dans la musique moderne et populaire. On a eu du plaisir à y intégrer Marion mon amie violoncelliste et Geoffroy notre batteur sur « Where My Heart Belongs », ainsi qu’à confier le mixage du titre « In Awakening » (présent uniquement sur la version CD bientôt disponible) à Nathan mon collègue ingé son.
L’un des titres « Lighthouse » est mis en avant dans l’EP par le clip qu’on a produit avec Diane, s’inspirant de nos escapades à Trouville durant l’année dernière : ça parle évidemment de vacances, de la légèreté qu’on retrouve tous lorsqu’on s’éloigne de notre routine et de nos problèmes.
Question : Des projets pour HW ? Nouveau clip ? Scène ?
Plein de projets ! Il faut qu’on fasse des clips. De la scène bien sûr. On a repris tous nos morceaux, on sélectionne ,
Question : Sur scène en duo ? Avec d’autres musiciens ?
Nous deux sûrs ! Avec un batteur, notre super copain Geoffroy. Ce serait un manque qu’il n’y ait pas de rythmique… Mais on a rien contre l’acoustique. Ce sera en fonction de nos disponibilités, des endroits… On ne s’interdit rien. On s’adaptera.
Question : Qu’est-ce que tu écoutes ? T’as un artiste préféré ? T’es fan de quelqu’un ? Tes influences…
J’écoute un peu de tout, sauf le Rap. Je suis moins sensible. J’ai été fan de Mylène Farmer. J’aimais son univers, sa voix. J’ai baigné dans le rock du côté de ma maman, elle est fan de David Bowie, et dans le jazz et la soul du côté de papa. J’ai fait beaucoup de danse Hip Hop ce qui m’a fait découvrir ma musique R&B, dico, la musique qui bouge qui fait danser. Je suis beaucoup moins hard-rock/rock dur que Dorian. J’adore la folk music la pop.
Sinon, avec Dorian, on s’est découvert une passion commune pour Nine Inch Nail.
À suivre.