Le geek contest, est un article participatif destiné aux blogueurs, le concept du Geek Contest est de faire chaque mois une « liste » (ou top) de 5 éléments/personnages/objets… lié à la culture geek en réponse à un thème spécifique.
Ce mois-ci le thème est « HEROS ET SUPER HEROS ».
Je l’ai déjà fait et publié mais cette fois-ci c’est Kanibalekter qui s’y colle. Il avait envie de jouer lui aussi. C’est un peu comme un cadeau de Noël.
Donc voici son premier Geek Contest (geek… Je me marre, il n’a même pas de compte Facebook !) et il commence par le numéro 9… avec un titre qui sonne comme une maladie vénérienne. Pourquoi pas.
Vous n’êtes pas blogueur ? Vous pouvez également participer sur Twitter avec le #pieceofgeekcontest !
Globrocker, le 25/12/20171 – MUSIQUES – Bob Dylan
Pour le disque, j’aurais pu choisir « Heroes » de Bowie mais Glob m’en aurait voulu car je n’aurais pas su écrire mieux que lui un texte sur son idole. D’ailleurs, c’est que lui-même a opté pour Supertramp. Alors, qui en héros ?
Après réflexion, j’ai choisi Bob Dylan. D’abord parce que le mec lui-même est un héros. Allez trouver un autre souffleur d’harmonica, joueur de biniou ou de n’importe quoi d’autre capable d’aller décrocher un Prix Nobel, n’en déplaise aux grincheux.
Et puis, soyez-en ébaubis, le Bobby n’a jamais cessé de célébrer les héros américains. D’abord avec l’album « John Wesley Harding » (1967), puis avec la bande originale du film de Peckinpah, « Pat Garrett & Billy the Kid » (1973) et, enfin, avec la chanson « Hurricane », dans l’album « Desire » (1976), à la gloire du boxeur Rubin Carter.
Entendons-nous bien : Hardin (et non Harding, comme l’orthographie curieusement Dylan), Garrett, Billy et Rubin ne sont pas des gradés va-t-en-guerre, des salueurs de drapeau le doigt sur la couture, des défenseurs du capitalisme la main sur la Bible.
Non, ce sont des rebelles (tiens, un autre titre de Bowie) : on attribuera à Hardin un peu moins d’une trentaine de meurtres alors que lui-même en revendiquait 42. Pour Garrett et le Kid, on sait que chacun d’eux passait allègrement d’un côté de la Loi à l’autre, étant tantôt shérifs, tantôt bandits. Quant à Hurricane Carter, il fut accusé d’un triple meurtre en 1966 et plusieurs stars firent campagne en sa faveur, dont Dylan, Joni Mitchell, Joan Baez, Roberta Flack, Allen Ginsberg ou Mohammed Ali. Dylan ne veut pas défendre des tueurs. Il dit juste qu’il faut prendre en compte les circonstances et ne pas juger trop hâtivement.
2 – Film : « Attack of the Block »
Glob a fait un très bon choix en prenant « Rio Bravo », un film que j’adore aussi. Mais chez Hawks, le héros a besoin de partenaires, besoin de former un groupe pour être à la hauteur de l’épreuve à laquelle il est confronté.
« Attack of the Block » est un film britannique de 2011, réalisé par Joe Cornish. Tout commence mal pour Sam (Jodie Whittaker), la jolie infirmière qui rentre de nuit dans sa banlieue londonienne, lorsqu’elle est prise à partie par un gang d’ados en quête de sensations fortes, de téléphone et d’argent. Elle commence à être dépouillée quand une voiture garée sur la chaussée est soudain détruite par un projectile puissant. Que Moses (John Boyega), le chef de la bande, a tôt fait d’identifier comme une sorte de clébard extra-terrestre et de le tuer. En vous la faisant courte, les Aliens qui veulent récupérer ce qui s’avère être leur femelle plantent le souk dans le quartier, tuant ceux qu’ils croisent et nos ados, pris entre les ET, la police et un gangster qui veut leur faire la peau, vont réellement, en groupe ou tout seuls, se comporter en héros. Ajoutons que le film est produit par Edward Wright et qu’y apparaît Nick Frost (« Shaun of the Dead », « Hot Fuzz », « Le dernier pub avant la fin du monde »).
Ces jeunes héros, qui sont malgré tout de petites frappes, ont des réflexions qu’on aurait tort de ne pas prendre en compte. L’un d’eux demande à Sam si elle a un copain et pourquoi il n’est pas avec elle. Parce que, répond-elle, il est en mission humanitaire en Afrique où il s’occupe d’enfants. Ah bon, s’étonne le jeune garçon. Les enfants d’ici ne lui suffisent pas ? Il va là-bas pour bronzer ?
Tout le film a montré combien, dans ces quartiers déshérités, les jeunes – y compris les très petits – étaient livrés à eux-mêmes.
Car bien évidemment, tous ces petits merdeux sont d’excellents anti-héros qui, c’est bien connu du moins en matière de cinéma, feront les meilleurs héros possibles. Ils ne cherchent pas à défendre la nation d’une invasion extra-terrestre, sinon leur quartier. Quant aux Aliens, ils ressemblent, comment dire, à un croisement entre un briard sous acide, un ours à gueule phosphorescente, un loup-garou aphone, un koala géant insomniaque et un babouin à cul rouge (rayez les mentions inutiles).
Pour conclure, signalons que John Boyega, dont c’était le premier film, a depuis conquis ses galons dans les deux derniers Star Wars (où il incarne Finn) et dans « Detroit » de Kathryn Bigelow.
3 – Série TV : « Heroes »
Comme j’ai pas envie de me casser la tête ni de me prendre le chou, je choisis « Heroes ». Fastoche.
Présente sur les écrans ricains entre 2006 et 2010, cette série de Tim Kring a été conçue avec Jeph Loeb, scénariste de quelques BD « Batman », dessinées par Tim Sale : « Un long Halloween » et « Amère victoire ».
Les héros de « Heroes » ont tous un don : voler dans les airs, peindre le futur, se téléporter, se dédoubler, jouer des conneries avec un aplomb on ne peut plus sérieux, aussi raide que le fil du même nom, ou, mieux encore, chopper au passage les pouvoirs des autres et se les garder bien au chaud pour soi. Au fur et à mesure des saisons, les Héros vont se battre pour sauvegarder le monde tandis que d’autres vont s ‘efforcer d’y semer le bouzouf voire plus, si vous voyez ce que je veux dire. Parce que, je ne sais pas si vous l’avez déjà remarqué, chez les Ricains, il s’agit toujours de la Sauvegarde du Monde, entendez le leur, le capitaliste. Le reste, au hasard la famine en Afrique, la paix au Moyen-Orient, le réchauffement climatique, j’en passe et des meilleures, ils n’en ont strictement rien à carrer.
Signalons enfin que la série « Heroes » a propulsé sur le devant de la scène plusieurs de ses interprètes : Hayden Panettiere en guépière ou, surtout, Zachary Quinto, qui devint Spock dans les nouvelles versions de « Star Trek ». Quant à la jolie Ali Larter, on l’a vue dans trois Resident Evil. C’est-y pas de l’héroïsme, ça ?
4 – Livre : Laissez chanter le petit… ou La balade de Pierrot de Pierre Perret
Puisque ce livre comporte des paroles de chansons de Pierre Perret, c’est à lui que je voulais en venir, au chanteur sympathique qui a bercé les enfances de plusieurs générations, aujourd’hui salué par des gens aussi divers et variés que Didier Wampas, les Ogres de Barback, Sanseverino ou François Morel.
Pierre Perret un héros ? Farpaitement. Pourquoi ? Parce que ! Quelle image transporte-t-il, le Pierrot ? Celui d’un gentil chanteur rigolo qui dit plein de gros mots qui font rire les enfants. Ce qui est, reconnaissons-le, largement réducteur. Il est quand même celui qui le premier a su chanter les affaires de cœur avec un grand Q. La télé l’a cantonné aux « Jolies colonies de vacances » et au « Zizi » alors qu’il a signé tellement d’autres chansons, des belles, des poétiques, des politiques, des bidonnantes, toutes bercées du même humour, de la même tendresse et d’une humilité qui ne le fait jamais monter sur le devant de la scène comme un porteur d’étendard. Pourtant, qui a écrit de si beaux textes contre le racisme, le drame kurde, le Front national, les violences faites aux femmes ou le radicalisme religieux ? Qui a amené la grivoiserie à des sommets poétiques, tant par ses textes que par ceux d’autres auteurs qu’il a réunis dans une jolie anthologie érotique.
Pourtant, on continue à ne le considérer que comme un gentil diseur de gros mots. Alors qu’il est, mais oui, un grand auteur-compositeur-interprète. Faudra-t-il attendre qu’il meure pour le considérer, tel Henri Salvador, pour le grand auteur-compositeur-interprète qu’il est ? Pierre Perret ? Un héros ! Le mien en tout cas !
https://youtu.be/Aw-OHD-OMV0
5 – Personne ou objet : le blaireau
J’ai envie de choisir le blaireau. Parce que on pourrait l’écrire Blhéros. Imaginez ce pauvre petit animal qui n’emmerde personne et qui se retrouve la cible de toutes les railleries. Untel ne vous plaît pas ? C’est un blaireau ! Machin est un ringard ? Un vrai blaireau ! Déjà qu’en Amérique, les pauvres blhéros ne sont tout juste bons qu’à servir d’ornement, via leur queue, à la casquette de Davy Crockett, alors que chez nous ils ne servent, les pôvres, qu’à décrire un ahuri. Bon, Davy Crockett est lui aussi un héros (après tout, n’a-t-il pas combattu à Alamo avec John Wayne et Jim Bowie, le lointain cousin de David – encore lui). Dans ce cas, mon Blhéros mangera des croquettes. C’est vaseux mais ça se tient !
Alors, si le Davy Crockett fait figure de héros pour les Américains, qu’il ait pris ou nom le parti des Amérindiens, que dire du ragondin/raton laveur (le raccoon des Anglo-Saxons) obligé d’offrir sa queue à son bonnet ? Un blhéros !