Hier soir, après avoir garé l’Aéroplane Blindé, je rentrais chez moi avec ma voiture et la satisfaction du bon boulot effectué. L’émission consacrée aux filles s’était bien passée. Peu de bafouillage, une bonne programmation avec que des musiciennes, des chanteuses incroyables.
Dans l’poste, une chanson de Zoé, non Zaho (j’me goure chaque fois), de Sagazan. Encore une fille. Parler l’Amour. Je suis allé demander à mon IA préférée si elle avait des infos sur ce titre voilà ce qu’elle m’a sorti :
« Parler l’Amour » est une chanson de Zaho de Sagazan qui explore le thème de l’amour avec une grande sensibilité et profondeur. Dans cette chanson, l’artiste utilise sa plume poétique pour exprimer les complexités et les nuances des sentiments amoureux. Les paroles sont souvent introspectives et révèlent une réflexion personnelle sur les relations humaines et les émotions qui les accompagnent.
Voyeurisme
Mais non, t’as rien compris. C’est une chanson de sexe. pas d’amour, de sexe. Et même que c’est une belle invitation au cuni. Il y a peut-être de l’amour, certainement même. Mais ce n’est pas le propos. On s’incruste en pleine action. On s’invite en voyeur. Les acteurs s’ébattent. Elle dirige les opérations. Puis ce sera le moment des galipettes. Il y a certainement de l’amour. Elle est avec un homme ou une femme. Peu importe, c’est chaud, Zaho entrouvre la porte et nous laisse 3 minutes pour nous rincer l’œil tout en nous regardant d’un air satisfait. Mais nous voilà en pleine action. Non, donc, pas une chanson d’amour mais bien de sexe, un commencement d’échange de fluides, le bas avant la montée vers l’extase, une partie de jambes en l’air entre deux personnages qui s’aiment. Peut-être.
Et tout ça avec quelques mots. Des mots simples mais sans ambiguïté. Des phrases courtes sans aucun doute. Ni vulgarité, ni grossièreté. Beaucoup de poésie. Une bouche, des doigts, en haut en bas, un va et vient. Zaho nous fait partager son bien être mais ferme la porte à la fin de la chanson laissant les amants à leur intimité. Finissez-vous avec votre imagination.

Zaho de Sagazan
J’ai toujours aimé Zaho de Sagazan. Je ne vais pas vers elle mais toujours, elle vient à moi. Je n’ai pas acheté son disque, je ne l’écoute pas. Je découvre ses chansons au fur et à mesure, comme ça, au hasard d’une programmation radio, un extrait sur les réseaux. Et chaque fois elle fait mouche : Tristesse, La Symphonie des Eclairs, Aspiration, même sa reprise de Modern Love de David Bowie qui est très… Zoé, et merde ! Zaho de Sagazan. Et puis hier, Parler l’amour. J’attends la suite avec gourmandise car elle surprend à chaque fois.
Et ça fait du bien. Trop de chanteuses pâles, blafardes et transparentes dans le paysage de la chanson française. Voix atones, autotune et minauderies quand on n’essaye pas de nous Armanetiser ou Lucianiser. Zaho sort du lot. On devine le talent, le caractère et la joie de vivre. Elle sait écrire, elle articule, avec elle c’est la ligne claire sur laquelle elle balance entre le moderne et l’ancien. La tradition de la chanson française gentiment habillée d’électro. Elle aime tripoter ses ordis. Elle adore triturer les on dit.
Zaho de Sagazan est en train de passer devant. De devenir, la chanteuse française. Elle rencontre son public partout dans le monde. Mais ce n’est qu’un premier album. Vivement le deuxième, sera-t-il le second ? En attendant, elle avance, Zaho va y arriver.
« Je ne vais pas vers elle mais toujours, elle vient à moi. » J’aime beaucoup cette formule qui me correspond également. Je ne suis pas fan de tout ce qu’elle fait, mais j’aime assez qu’elle dit. Quand elle raconte les premières parties où il faut aller chercher le public qui n’attend qu’une chose : qu’elle dégage pour laisser la place à Juliette (Armanet). Elle détonne, c’est vrai. Elle suscite l’admiration d’Iggy Pop avec « la fontaine de sang » (qui devient « la fontaine de son » dans la gueule de l’iguane). L’été dernier, elle clamait au public de Rock en Seine que son meilleur souvenir était le concert de Kraftwerk (qui était fabuleux, c’est vrai) au même endroit. Y a pas, elle coche les bonnes cases.
Mon Prince est bon. Dans tous les sens du terme. Merci pour le com.