Dans ma tête en feu
Quand Tu Danses – Gilbert Bécaud, Pierre Delanoë
Je sens peu à peu
La folie qui m’envahit
Et me trouble les yeux
Et je ne vois plus
Que tes jambes nues
C’est en lisant un article dans la nouvelle édition du magazine BEST sur Gilbert Bécaud par Jean-William Thoury que je me suis rendu compte combien j’aimais cette chanson. Pour moi la meilleure de Bécaud. Il signe la musique, Pierre Delanoë les paroles. On est en 1953. La première version reste quand même très « chanson française », un peu molle, un peu ampoulée, on est en 1953. Il l’enregistre à nouveau en 1964, en pleine période yéyé comme pour montrer à tous ce jeunes qui débarquent qu’il a été surnommé « Monsieur 100 000 Volts », qu’il est le premier, bien avant le Jaunie (le cachou ?), à voir son public se déchaîner et détruire l’Olympia, on est en 1954. Alors que tous ses jeunots se contentent de copier les ricains ou les anglais, de reprendre et d’adapter avec plus ou moins de bonheur les tubes anglo-saxons, lui il compose ses musiques, travaille avec Aznavour, Delanoë, Amade, Vidalin et tombent des merveilles qui seront reprises par Bob Dylan, Frank Sinatra, James Brown, Nina Simone, Elvis Presley… et c’est Johnny qu’on enterre en grandes pompes, va comprendre Charles !
Gilbert Bécaud marche sur l’eau
Bref, ceci est un autre débat. Revenons à nos chansons, à cette chanson en particulier, Quand tu danses. Un petit brulot de swing – et quel swing ! – avec du rock’n’roll dedans, du punk aux entournures, un peu de jazz côté New-Orleans, une chanson griffée par les cuivres. A 0.51 secondes l’arrivée de la batterie qui martèle la pulsation du sang qui circule vite, trop vite, qui s’emballe pour s’embraser dans un solo de trompette et de clarinette à 1.24 minute puis un Bécaud suppliant la dame de ne pas s’arrêter. Et puis le texte. C’est du sexe à l’état pur, une ode à la débauche, à la fête, aux excès, mais surtout à la joie de l’ébriété, à Epicure. Cet état ou la musique, les vapeurs d’alcool, les gens autour de vous, les femmes qui dansent se mêlent en un parfait dosage pour qu’à ce moment vous ayez envie d’hurler comme la vie est belle.
L’assemblée à dévoré le veau gras
Quand Tu Danses – Gilbert Bécaud, Pierre Delanoë
Et l’alcool commence à faire du dégât
L’alcool, l’alcool, coule à flots
L’alcool, l’alcool, coule à plein ruisseau
Sexe, drugs and rock’n’roll ! Bien avant l’heure, bien avant les autres, les copycats.
C’est vrai que cette chanson est bien débridée
Je connais mal Bécaud, je découvre ce titre qui carbure à la nitro. Du punk aux entournures, y avait de ça chez ce cintré du piano.
Du punk non ( le punk esr assez nihiliste) de la joie de vivre plutôt ?