Mon problème avec Deep Purple c’est que je les ai découverts avec l’album Made In Japan. C’est une bonne copine qui me l’avais offert à une boum. Elle m’avait minaudé : « Je suis sûre qu’il va te plaire pour l’éternité et tu penseras à moi chaque fois que tu l’écouteras… ». Putain, l’éternité c’est long quand même, même avec toi chérie. Et puis c’est pas mon genre, l’éternité. Si l’éternité c’est un film au cinéma, moi je suis série télé avec plusieurs saisons. Mais elle avait raison, chaque fois que j’écoute cet album je me souviens… pas de son prénom ! Comment elle s’appelait ? Elle était rousse, je crois, mais peut-être pas. Bref, en tout cas elle était gentille de m’avoir fait ce cadeau. Parce que c’est un putain de bon album, un classique, un des meilleurs disque live de tous les temps.
Pourquoi un problème avec Deep Purple ? Parce que sur scène ils étaient super bons. Les versions présentes sur ce double album sont des sommets. Pour deux disques, seulement 7 morceaux dans des versions chauffées à blanc. Le hard-rock dans toute sa splendeur. Mais pas d’esbroufe juste 5 musiciens en forme qui jouent comme des malades, virtuoses et impliqués, ne formant qu’un. Sur une rythmique au cordeau, orgue et guitare ferraillent sec pour accompagner un chanteur en voix et quelle voix. Un album tellement bon qu’il est considéré comme partie intégrante de leur discographie comme s’il était nouveau.
Alors, avec Deep Purple, c’est quoi ton problème ?
Alors donc, mon problème étant que cet album est devenu ma référence. J’ai découvert les grands classiques du Purple dans cet album. Child In Time, Smoke On The Water, Lazy, Highway Star, Strange Kind of Woman, Space Truckin’ dans des versions live, allongées d’impros de solos, de solis, de gags musicaux, de pains, de jams psychédéliques, et même d’un duel de haut vol guitare/voix dans Strange Kind Of Woman. Le plus court morceau dure 6.43, le plus long, 20 minutes. Magnifique témoignage d’une tournée de 48 semaines. Les titres sont captés lors des concerts donnés au Japon et gravés sans overdubs, brut de décoffrage. Ça s’entend et c’est bon.
A l’issue de cette tournée, le dernier concert a lieu le 29 juin 1973 à Osaka, la formation Mark II avec Ian Paice (batterie), Ian Gillan (chant), Roger Glover (basse), John Lord (claviers) et Ritchie Blackmore (guitare), à mes yeux la meilleure, rentrera claquée à la maison et une sale odeur de divorces en tout genre plane. Le groupe a du plomb dans l’aile. Ian Gillan démissionne, Blackmore exige le licenciement de Glover et l’obtient. Ils seront respectivement remplacés par David Coverdale et Glenn Hughes pour un Deep Purple Mark III. Mais ça c’est une autre histoire.
Bon, accouche !
Donc, je disais ou plutôt (le chien de Mickey) j’écrivais que mon problème avec ces titres du Made In Japan, c’est que les versions originales, enregistrées en studio, me paraissent bien fadasses, molles du genou et un brin ennuyeuse. Résultat, quand j’écoute les albums originaux, j’évite les tubes décevants dans cette version. Merde, Smoke On The Water a quand même plus de gueule sur le Made In Japan que sur le Machine Head considéré comme un des grands albums du Profond Pourpre. Mais c’est pas grave, hein ?
Je verrai les Deep Purple en 1991 dans une Halle Tony Garnier coupée en deux, à moitié pleine, ça fait pas beaucoup de monde je le conçois. J’en garde pas un souvenir impérissable sinon qu’elle était jolie. Naannn, j’déconne ! C’était des potes de la maison de disques. Si mes souvenirs sont bons, on est parti avant la fin boire des canons. Santé !
Ouais, c’est sûr! Aller à un concert du Deep avec en tête le Made in Japan ça aide pas. J’ai vécu ça aussi et je me suis entendu dire à un pote à propos de Gillian: « putain quand il va nous faire Child in Time, il va souffrir et nous aussi! »… mais, surtout ne pas tomber dans le piège passéiste ni dans le difficile exercice de comparer qui vous savez avec qui vous savez. Du Mark III je retiendrai deux titres atomiques: Burn et Mistreated. J’adore Coverdale et Hughes en tant que chanteurs, même s’ils ne sont jamais parvenus à faire de l’ombre à un Ian porté par l’alchimie magique de In Rock, Fireball et surtout Machine Head, si bien magnifié sur In Japan . Cet est monstrueux. Absolument magique! Dans la série Classic Albums, Je conseille le Dvd qui lui est consacré. On en apprend de belles et étonnantes sur la genèse et la mise en œuvre de ce disque. J’ai dit!
T’as oublié : « Rock’n’roll, bordel ! » Très juste BB. Quant au DVD j’ai du le voir une dizaine de fois. J’ai pratiquement toute la collec des Classic Albums et c’est une mine d’or. Complètement passionnant. Qu’importe l’artiste et le disque.
Oops! pardon! Rock’n’roll bordel!