Depuis, David Bowie nous a quitté, « The Rise And Fall of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars » est effectivement devenu un classique avec ses souvenirs racontés par les grands témoins, les plaques commémoratives vissées par-ci, par-là, les peintures murales et peut-être bientôt une statue (je ne sais plus si elle va se faire ou non. Je ne suis plus l’affaire).
Le disque vinyle est revenu en force et a dépassé en chiffre d’affaire celui du téléchargement payant.
Quant à la tirade de Bowie sur l’époque (c’était il y a 15 ans), elle reste, hélas, complètement d’actualité. Voire pire ! (Pour les émissions télé abruties, je vous laisse actualiser la liste. Et il n’y a que l’embarras du choix. Ca aussi, ça n’a pas changé.)
Globrocker, le 07/04/2017
Il y a 30 ans sortait une des pierres angulaires du rock, l’album qui va réveiller des vocations, influencer des générations de musiciens, bousculer l’establishment, déclencher la Bowie Mania et faire entrer son auteur dans la légende.
L’anniversaire de Ziggy
Nous sommes en 1972 et David Bowie sort The Rise and Fall of Ziggy Stardust and The Spiders from Mars.
A l’occasion de ce trentième anniversaire, EMI met sur le marché une version de luxe comprenant 2 cd et un livret bourré d’anecdotes et d’infos sur l’enregistrement. Pour ceux qui aiment la musique, je vais vous épargner la critique d’un tel monument, vous le connaissez. Pour les autres, je ne saurais trop vous conseiller de vous plonger dedans. Cet album, annonce avant l’heure la soul et le disco (Soul Love), le punk et le grunge (Hang on to Yourself) , la new wave et le new age (It ain’t easy), le rock (Sufragette City), le hard rock (Rock’n’roll suicide), etc.
Quant au deuxième cd, il comporte des versions inédites, des raretés, des démos datant de cette époque, mais sans grand intèrêt pour tout bon collectionneur qui se respecte.
Chaque chanson est un standard, et les vidéos avec, et deviendra pour les siècles à venir un classique à ranger entre Mozart et Miles Davis. Si les disques existent toujours, si la musique existe toujours.
L’actualité 2002 de Ziggy étant chargée – il vient de sortir un nouvel album Heathen voir ici – Rock’n’folk, dans son numéro de juillet, consacre à Bowie une dizaine de pages dans lesquelles, lors d’une interview menée de main de maître Manœuvre accompagné du fan français numéro un, Jerôme Soligny, Bowie parle de son nouvel album et balance quelques vérités bien senties. J’en ai relevé une parmi d’autres :
Inculture de la pomme de terre
En quelques phrases, David Bowie résume le mal de notre époque et met le doigt sur une carence élevée au titre de sport national : le manque de curiosité, la fainéantise intellectuelle.
Ouais, je les imagine bien ces pommes de terre vautrées devant leur Loft Story, leur C’est mon choix, leur match de foot, leur Jean-Pierre Foucault, et autres Courbeteries putassières. Et quand ils se lèvent, c’est pour aller au supermarché, tous en même temps bien entendu, acheter les produits imposés. Tout le monde regarde la même chose, écoute la même chose, bouffe la même chose, boit la même chose.
Alors pour les vieux ce n’est pas bien grave, mais la société est en train de nous fabriquer une génération de branleurs sans imagination, taillés dans le même moule avec comme références culturels les âneries dont ils s’abreuvent à longueur de journée. Une génération qui s’envoie des textos, des M and M’s mais incapable d’aligner deux phrases correctes.
D’ailleurs, ne dit-on pas pomme de terre en robe de chambre, pomme de terre sautée (par la pomme de terre en robe de chambre !) ?
David Bowie à voir et à lire
Deux choses pour terminer : il est samedi 20h30, demain à la même heure je serai dans les arènes de Nîmes… et Jerôme Soligny vient de ressortir en format poche l’unique bio française digne de ce nom de David Bowie chez 10/18 réactualisée. Une référence.
Super intéressant