Les femmes sont restées assises à l’intérieur de leurs maisons pendant des millions d’années, si bien qu’à présent les murs mêmes sont imprégnés de leur force créatrice; et cette force créatrice surcharge à ce point la capacité des briques et du mortier qu’il lui faut maintenant trouver autre chose, se harnacher de plumes, de pinceaux, d’affaires et de politique.
Virginia Woolf
Madame Woolf, décédée en 1941, n’a certainement pas eu l’occasion d’entendre Bessie Smith ou Sister Rosetta Tharpe, pionnières du rock’n’roll; elle aurait ainsi ajouté à cette merveilleuse citation les guitares et les micros.
Car c’est bien de cela dont je veux parler : de femmes qui aiment être sur scène, jouent et chantent du rock.
Mon Dieu, par où commencer ?
Le sujet est vaste. Oui, oui, vous avez bien lu, VASTE le sujet est. Le rock, ce n’est pas que les Rolling Stones, U2, AC/DC, en passant par Bowie et Placebo, jusqu’aux choucroutes de The Cure ou les dents crades de Nirvana, pour ne citer qu’eux. Ohhh, que des mecs, la bonne blague !
Je sais ce que vous vous dites, encore un discours féministe qui va taper encore sur le dos des pauvres hommes, qui en ont plein le dos justement. Non, je vous rassure, votre Jasmine n’est pas comme ça. Quoique…

Moi, je suis arrivée sur ce blog avec quelques vagues notions de musique et je pensais en savoir beaucoup. La preuve, j’étais capable de parler de Chrissie Hynde et de Sharleen Spiteri, je connaissais même Kate Bush, je savais que Blondie était un groupe (et non pas le nom de la nana qui chante, elle, elle s’appelle Debbie Harry), j’adorais la voix cassée de Bonnie Tyler, et aurais bien virer ma cuti dans les bras de Muriel Moreno tellement j’adore, en plus de sa voix, son déhanché et sa taille de guêpe dans…dans ?? « J’ai vu » du groupe Niagara, bien sûr !!
Drôles de dames
Et là, je tombe de haut, de très haut. Il suffit de quelques recherches sur le net, d’un bon livre ou deux, d’un peu de courage (aborder Nina Hagen ou Courtney Love, avouez, ça fout les jetons !), pour s’apercevoir que les femmes rockeuses se comptent par centaines, et qu’elles chantent quand même depuis le début du siècle dernier. Bon sang, la claque ! Et quelle fierté ! Elles sont multi-instrumentistes, capables d’écrire leurs chansons, de produire leurs albums, de créer même leur label, de dire merde quand ça leur chante, d’être bonnes, très bonnes… sur scène !
La vérité si je mens !

Alors voilà, moi Jasmine DeRien, j’ai décidé d’ouvrir bien grand le bout de ma lorgnette et d’aller à la rencontre de ces femmes, ces drôles de dames, dont le talent me laisse sans voix : je veux les voir sur scène, m’imprégner de leurs textes, de leur tessiture vocale, admirer leur look, pleurer leurs mésaventures et Dieu sait si elles sont nombreuses, car si la vie ne fait pas de cadeaux aux rocks stars masculines, elle en fait encore moins aux rocks stars féminines. Mais qu’importe : elles sont là, bien présentes, les anciennes, et les plus jeunes : ça, c’est la bonne nouvelle, car la relève, mes ami.(e).s, est assurée (je m’arrêterai ici pour l’écriture inclusive, ça me fatigue trop, je préfère de loin les vrais combats pour le Droit des femmes, et rendre hommage aux femmes rockeuses apportera ma petite pierre à ce bel édifice).
Et pour finir, comme le rappelle si joliment Joan Jett : « Les femmes ont des couilles. Elle sont juste un peu plus haut placées, voilà tout. ».
YEAH !