Geek Contest n° 16 – Don’t stop the music

Le geek contest, est un article participatif destiné aux blogueurs, le concept du Geek Contest est de faire chaque mois une « liste » (ou top) de 5 éléments/personnages/objets… liée à la culture geek en réponse à un thème spécifique.
En même temps, qu’est-ce que la culture Geek a de si différent de la culture en générale ? Peut-être quand ils parlent de livre, ils pensent à Mangas ? Naannn, j’déconne ! En tout cas, la culture Geek et la culture Générale ont un point commun, le point G. Elle est bien bonne celle-là.

Depuis le Geek Contest n° 9, j’avais un peu lâché l’affaire. J’étais bien occupé ailleurs et je m’étais lassé d’écrire dans un carcan avec un sujet imposé même si ce genre d’exercice est très enrichissant et divertissant.

Mais quand j’ai vu que le thème du Geek Contest n° 16 était la MUSIQUE, moi qui suis un Geek de toutes les musiques, surtout bonnes, je n’ai pu empêcher mon cerveau de gamberger à mort et j’ai replongé.

Comdab l’exercice est très réducteur tant le sujet est vaste. Mais je me suis obligé à sélectionner. Et j’y suis arrivé… ou presque.

Comme d’habitude, il nous faut trouver :

(Un jeu vidéo) Non, c’est finis ça, on va parler Musiques ! Et bin non, je vais parler pour ce Geek Contest consacré à la musique de jeu vidéo ! Pas chiant l’mec !
Un film, il y en aura même 2.
Une série (Web-série, anime, ou autres)
Un livre (mangas, comics, ou autres)
Un(e) personne célèbre ou un objet

Vous n’êtes pas blogueur ? Vous pouvez également participer sur Twitter avec le #pieceofgeekcontest !

Globrocker, le 7/9/2018

1 – JEU VIDEO – Nomad Soul (Quantic Dreams – Eidos – 1999)

Enfin la musique comme thème pour un Geek Contest !
Enfin je vais pouvoir parler de jeu vidéo mais aussi de musique dans le même post.
Nomad Soul est sorti en 1999. Créé par le studio français Quantic Dream. Je n’y ai jamais joué. Pour moi son seul intérêt est la présence de David Bowie en tant que compositeur de la musique. Mais Bowie ne s’arrête pas là puisqu’il incarne également Boz un personnage que vous pouvez croiser et le chanteur du groupe The Dreamers que vous pouvez voir en concert.
Toute la musique du jeu, composée par David Bowie et Reeves Gabrels, se retrouvera sur le 21ème album de Bowie, Hours.

« A la fin, il avait décidé de composer tout un album consacré à l’univers du jeu. Très vite, l’idée qu’il fasse partie intégrante du jeu, qu’il en devienne l’un des protagonistes, s’est imposée ! Il a dit « banco ! » tout de suite, puis est venu passer un mois à Paris où il a composé tout ce qui allait devenir l’album hours…, on se voyait tous les jours. Nous l’avons scanné, recréé en 3D et enregistré sa voix, c’était les tous débuts de cette technologie dans les jeux vidéo, on tâtonnait un peu. J’ai eu l’immense bonheur de le diriger pour les prises de vue, j’avais trente ans à l’époque et c’était comme avoir un pan entier d’histoire artistique devant moi, assez impressionnant… »

David Cage créateur de Quantic Dreams

Là encore Bowie est à la pointe, à l’avant-garde en mettant non pas un pied mais le corps entier dans le jeu vidéo. Il a déjà, en 1999, compris et deviné le rôle que les nouvelles technologies vont tenir dans notre vie, dans notre société.
Lors d’une interview donnée sur la BBC à Jeremy Paxman en 2000, il déclarait ceci :

– Je pense que le potentiel de ce qu’internet va faire à la société –en bien et en mal– est inimaginable. Je pense que nous sommes en fait à l’aube de quelque chose d’exaltant et de terrifiant.
– C’est juste un outil, non?
– Non, c’est une forme de vie extraterrestre. Est-ce qu’il y a une Vie sur Mars? Oui! Et elle vient juste de se poser.

Déjà en 1996, David Bowie sort uniquement sur Internet sa nouvelle chanson Telling Lies. Il faut 10 minutes pour la télécharger et encore, pour les fans les mieux équipés en bas débit !
Puis en 1998, il lance son propre fournisseur d’accès Internet, BowieNet qui propose l’accès à Internet, une adresse mail @davidbowie.com, des infos, des exclusivités, de la musique, etc.
En 1999 il ouvre « bowiebanc.com », sa propre banque en ligne.
Et toujours en 1999 c’est un album entier, Hours, qu’il met en vente sur Internet 3 semaines avant la sortie du CD. Ce qui fait grincer pas mal de dentiers : Bowie « a eu tellement de succès sur Internet que certains distributeurs européens et américains l’ont radié car ils craignent que le pouvoir d’Internet tue les CD et les cassettes« . Ernesto Schmitt, président de Peoplesound.com
Ça aussi c’était visionnaire !

2 – FILMS – Phantom of Paradise et Cabaret

J’hésitais entre 2 films. Oui que deux. Je ne suis pas très BOF, ça a tendance à me gonfler. Même dans le film parfois, je la trouve trop encombrante et un peu lourdingue. J’aurais pu faire dans la facilité en choisissant du Tarantino. Mais ce genre de bande originale n’est qu’une compilation de titres super bien choisis mais compilation quand même comme peuvent l’être les Nuggets ou les Pebbles.
J’ai choisi donc des vrais musiques de film avec des chansons composées spécialement. Mais je ne suis pas arrivé à choisir. Vous aurez droit aux deux ! Mais ce sont vraiment mes préférées. Des, que j’écoute toujours avec un immense plaisir.

Phantom Of Paradise – Brian De Palma 1974

Un petit bijou de film signé Brian de Palma que j’ai du voir au moins… 15 fois ? J’ai le CD et deux éditions en vinyles dont une en rose. Je connais toutes les chansons par cœur. Aucun titre faible, la BO s’écoute facilement. On passe de la pop à la ballade, on survole tous les styles, slow, rock’n’roll, hard rock (la scène magistrale avec Beef interprété par Gerrit Graham), tout ça dans un style très anglais même si tous les titres sont écrits et composés par l’américain Paul Williams.
Paul Williams qui joue le rôle de Swann, le méchant producteur qui a signé un pacte avec le diable. C’est Brian De Palma qui demande à Paul Wiliams de jouer le bad Swan parce que c’est un bon acteur et parce qu’il est « très petit, très étrange mais très intéressant« .

Cabaret – Bob Fosse 1972

Un tout autre registre puisque le film est adapté de la comédie musicale à succès de 1966. On est plus dans la chanson américaine, le jazz et… la comédie musicale dans la grande tradition de Broadway. Le film est signé Bob Fossse (8 Oscars en 73 dont celui de meilleur réalisateur). Le rôle principal est tenu par Liza Minelli (Oscar de la meilleure actrice) qui chante elle-même, Michael York et Joel Grey (Oscar du meilleur second rôle) qui campe un maître de cérémonie magnifique et vicelard à souhait. De cette BOF sera tiré le tube Willkommen, bienvenue, welcome.
L’action se passe à Berlin. Sally Bowles (Liza Minelli) est chanteuse dans un cabaret le Kit Kat Club au début des années 30. Toutes les chansons sont interprétées sur la scène du club et illustrent un peu l’histoire qui se déroule dans le film. Derrière les flonflons, les chansons, le burlesque, l’ambiance qui régnait à cette époque en Allemagne à savoir la fête berlinoise un peu désespérée est gâchée par la montée du nazisme qui est présente en filigrane tout au long du film.

Et il y a cette scène, terrible et belle à la fois où un jeune et bon aryen avec l’uniforme et le brassard nazi, dans un café très bavarois dans la campagne allemande chante en solo Tomorrow belongs to me de sa voix d’ange et qui sera rejoint par tous les clients, jeunes et moins jeunes, pour entonner en chœur et fanatiquement ce chant patriotique qui se terminera par un salut nazi collégial. Ça fait froid dans le dos puisqu’on sait ce que les protagonistes ne savent pas encore. Puis le film se poursuit au Kit Kat Club pour retrouver la fête, l’insouciance. Et tout ça ne finira pas très bien sauf au Cabaret car, comme l’écrivait Beaumarchais, tout finit par des chansons !

3 – LIVRES – Les bios, auto ou pas

Je suis un amateur de biographies ou autobiographies de chanteurs, de groupes, d’artistes… C’est fascinant de découvrir leur histoire et comment ils sont devenus des stars mondiales. Étonnant de découvrir le moment, l’instant ou tout aurait pu basculer mais dans l’autre sens. Amusant de constater que tous nos chanteurs ou groupes préférés se sont fait avoir par un manager ou un producteur peu scrupuleux et en même temps qu’ils doivent leur carrière à ce filou génial.
Attention, certaines bios ne sont que des récits putassiers de journalistes en mal de notoriété, en manque de pognon. C’est pourquoi il faut être très sélectif quant aux auteurs de biographies d’artistes et s’assurer qu’ils sont – ces auteurs – légitimes. En général, les journalistes qui officient ou qui ont officié dans des grands magasines de rock tels que Jerôme Soligny, Patrick Eudeline, Philippe Manoeuvre, Philippe Garnier, Nicolas Ungemuth pour la France et Lester Bangs, Neil Marcus, Nick Tosches, Nick Kent et j’en oublie, sont assez crédibles et ne vont pas se fourvoyer à écrire conneries, gossips et autres billevesées. Leur travail est sérieux et très instructif.

Keith Richards et Lemmy

Mais le mieux c’est l’autobiographie. L’artiste raconte lui-même son histoire en se faisant aider en général par un journaliste. Bon, certains souvenirs, certaines anecdotes peuvent être édulcorés, déformées, arrangées par des souvenirs un peu abîmés par les excès en tout genre de l’artiste durant sa carrière. Dans ce cas, les puristes sauront trier le bon grain de l’ivraie.
Si je peux me permettre, voici une sélection de superbe livre sur nos artistes préférés.
David Bowie : en France tout ce qui passe par les mains de Jerôme Soligny auteur de la bio autorisée et adoubée par Bowie lui-même.

David Bowie et Bruce Springsteen

Life de Keith Richards écrit avec James Fox.
Born To Run par Bruce Springsteen qui est un véritable chef d’oeuvre passionnant.
La Fièvre de la Ligne Blanche par Lemmy Kilmister avec Janiss Garza. L’histoire de Motorhead racontée par celui qui est le mieux placé, son fondateur-chanteur-bassiste, Lemmy (RIP).
Je vis pas ma vie, je la rêve fabuleuse autobio de Jacques Higelin qui raconte sa vie à Valérie Lehoux. Une histoire passionnante, touchante d’un des plus grands artistes français.

Jacques Higelin

4 – SERIE – Sex&Drugs&Rock&Roll

Une série passée complètement inaperçue en France et je sais même pas s’il a été diffusée. Notre pays n’étant pas un premier de cordée côté rock and Roll, loin s’en faut.
Il y a eu auparavant le bide Vinyl sur Canal. Une série produite par Scorcese et Jagger. http://globrocker.com/hommage-a-bowie-dans-vinyl/

Mais celle-là elle vaut son pesant de cacahuètes. C’est vraiment une série rock’n’roll.
Une ancienne rock star qui se fait vieille rêve encore désespérément de faire carrière et de devenir riche et famous ! Seulement voilà, c’est une feignasse de première, il picole, se drogue et ne pense qu’à faire le con. Sa fille illégitime dont il ignorait jusque-là l’existence fait son apparition et veut relancer la carrière de son père en devenant la chanteuse de son ancien groupe. Il doit donc manager ses anciens partenaires dont le guitariste avec qui il est fâché.

Histoires de culs, de pipes, de musique et de rock and roll, la série a été créée par Denis Leary qui joue également la rôle de Johnny Rock, la star has-been, entouré de John Corbett, Elizabeth Gillies et la superbe Elaine Hendrix. Les épisodes ne durent que 26 minutes, la série que 2 saisons, certaines vannes sont pour initiés et la série aborde avec humour les problèmes récurrents dans un groupe, à savoir le cul et le fric. Comme le monde quoi !

Quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche.



5 – UN OBJET – Le disque vinyle

No touche by Crumb

D’abord on sort le disque de la pochette, sans mettre les doigts dessus, avec délicatesse.
On l’installe sur la platine (faire rentrer le picot central dans le trou du disque tout aussi central), on pose le diamant délicatement sur le sillon début de la face A. Oui on commence par la face A ou face 1. Un album vinyle s’écoute en commençant par le début. Les artistes et les producteurs et les manageurs et toute l’équipe concernée se sont arraché les cheveux, se sont bouffé le nez, se sont trituré les méninges (quand ils en ont) pour décider de l’ordre des morceaux. Oui. Qui plus est si c’est un concept album, c’est à dire avec une histoire donc une suite logique. Welcome to my Nightmare d’Alice Cooper s’écoute dans l’ordre et c’est un merveilleux cauchemar.
On monte le son. Très important. La musique ça s’écoute fort ! Pour tout entendre. Sinon, c’est de la musique d’ascenseur, de supermarché.

Paul Whitehead pour Genesis

Pendant que la musique commence à jouer, on s’installe confortablement et on découvre la pochette. Et on la triture dans tous les sens. D’abord le recto. C’est lui que vous avez vu en premier et c’est peut-être grâce à lui que vous avez acheté ce disque. Ça m’est arrivé souvent de m’intéresser à un disque à cause de sa pochette. Et j’ai fait grâce à elle de sacrées découvertes : Mainstream, Broken Home, Charlie et bien d’autres. J’ai toujours flashé sur le travail graphique de la maison Hipgnosis qui a travaillé pour les plus grands dont Pink Floyd, sur celui de Roger Dean pour Yes, Paul Whitehead pour Genesis et Peter Hammill. Des vrais geek de la pochette. Puis on l’ouvre si c’est une pochette gatefold, on la déplie si elle est en plusieurs parties. En général pour les triples et les quadruples albums. Je ne parle pas des coffrets.

Roger Dean pour Yes

Quand on a bien tout vu, certaines pochettes d’albums sont des vraies œuvres d’art (pourries et dévalorisées par le CD, car un des nombreux avantages du vinyle, c’est sa taille. Tout est visible, tout a une dimension. Sale période que celle du Cd. Vous avez certainement déjà sorti une pochette du boitier sans l’abîmer, la déplier comme une carte routière. Puis après faut la ranger…) sur lesquelles on peut bloquer des heures tant elles sont riches et foisonnantes de détails de couleurs, de personnages, on commence à lire les textes. Les textes des chansons en même temps que l’interprète. On peut chanter à tue tête, brailler comme un fou mais surtout essayer de comprendre ce que veut exprimer l’artiste. Voir également qui a écrit les textes, composé les musiques. C’est primordial de savoir qui sont les auteurs, on a même parfois de sacrées surprises. Écouter Sinatra chanter une chanson de Claude François, Presley de Mort Shumann…

Hipgnosis et Pink Floyd

Puis on passe aux crédits, c’est à dire la liste des gens qui ont participé à l’élaboration de l’album : producteurs, graphistes, manageurs, musiciens, ingénieurs du son, etc. Lire aussi les remerciements. Très intéressants les remerciements. Prenez l’album de Michael Jackson, Bad. Il y a plus d’une centaine de personnes remerciées et parmi eux on trouve la famille Spielberg, la famille Scorcese, Marlon Brando et même notre Henri Salvador national ! Étonnant non ?
Vous avez chanté, vous avez lu, vous avez fait des découvertes, il est temps de changer de face. On retire le bras de lecture, on prend le disque avec soins toujours, on le retourne (comme Thérèse) on le repose, on remet le diamant sur le sillon et c’est reparti. Vous pouvez vous servir un verre, fumer une clope ou autre chose et vous replonger dans la découverte de cet album que vous avez acheté et qui va peut-être changer votre vie car vous venez de découvrir une musique, un artiste, une pochette.

Les disques vinyles

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